Plusieurs partis politiques ont réagi suite à l'élection d'Abdelmadjid Tebboune comme nouveau chef de l'Etat, à l'issue de l'élection présidentielle de jeudi 12 décembre. Certains partis comme le RCD ont dénoncé «un viol» de la souveraineté populaire, au moment où d'autres formations politiques, comme l'ANR, ont félicité le nouveau Président. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Dans un communiqué à l'issue de la réunion de son secrétariat national, le RCD a regretté le fait que, malgré les multiples appels à la raison de différentes parties et personnalités de tous les horizons, le pouvoir «a entériné le viol de la souveraineté du peuple». «Il a ainsi défié le peuple en lutte, en maintenant un simulacre de scrutin contesté par les Algériens jusqu'au dernier jour du vote, par des manifestations pacifiques qui virent, présentement, en une véritable insurrection», souligne le parti de Mohcine Belabbas. Pour le RCD, de l'avis de tous les observateurs, «le taux de participation à la mascarade du 12/12 à travers l'ensemble du territoire national et au niveau de l'émigration ne saurait dépasser les 8%». Il accuse l'Anie d'être pire que le ministère de l'Intérieur dans ses précédents arrangements. Et de noter que «le chef de l'Etat, désigné lors de cette opération, se retrouve ainsi discrédité à l'échelle nationale et internationale». Le RCD accuse le clan qui a organisé les élections d'avoir réglé des comptes, en profitant de la revendication populaire pacifique pour exercer sa souveraineté dans un climat apaisé et un environnement institutionnel débarrassé des pratiques et des symboles d'un système politique qui a mené le pays à l'impasse. Pour le parti, la transition reste, désormais, «la seule voie qui s'oppose et combat la violence et le chaos. La tentative de restauration du système politique choisie comme voie par le pouvoir de fait qui était une chimère est, maintenant, un péril, au vu de la mascarade du 12 décembre ; elle n'est pas seulement inacceptable, non viable et non durable. Elle est la contre-révolution qui porte les germes du complot et de la division», soutient le parti. Pour le RCD, le Pacte pour l'alternative démocratique (PAD) reste l'espace de la promotion d'une solution démocratique et pacifique à même d'offrir au pays une transition constituante apaisée. Pour sa part, le TAJ, dont le président Amar Ghoul est en prison pour son implication dans des affaires de corruption, a exprimé sa satisfaction quant au déroulement de l'élection présidentielle, félicitant le peuple algérien qui a accompli son devoir national. Dans un communiqué, le TAJ a félicité le peuple algérien «qui a accompli son devoir national en votant lors de la présidentielle du 12 décembre 2019, laquelle a été marquée par la détermination des électeurs algériens dans le pays et à l'étranger à faire prévaloir les intérêts de l'Algérie, à défendre la souveraineté nationale et à rejeter toutes les tentatives désespérées d'ingérence étrangère». Le TAJ a également salué les efforts «colossaux» de l'armée et des différents corps de sécurité pour la sécurisation de cette élection, tout en félicitant Abdelmadjid Tebboune d'avoir obtenu «la confiance de la majorité des électeurs». De son côté, l'ANR a félicité le nouveau chef de l'Etat, affirmant que le taux de participation aux élections est acceptable. L'ANR a salué la main tendue de Tebboune au Hirak pour un dialogue sérieux, appelant le Hirak à changer de camp. Le parti de Belkacem Sahli, qui n'a pas pu récolter les signatures pour participer aux élections, a salué, en outre, l'armée pour son rôle joué dans cette conjoncture. K. A.