Les services des maladies infectieuses ont effectué jusqu'à hier près de 400 tests de dépistage du virus Covid-19, et ce, depuis l'enregistrement du premier cas confirmé le 25 février dernier. Ces tests de dépistage ont concerné l'entourage des 20 personnes contrôlées positives et placées en isolement dans les structures hospitalières. Ces examens microbiologiques des sujets contacts sont indispensables pour remonter à la source de la contamination, et contenir, du coup, la propagation de l'épidémie. L'essentiel des cas positifs est concentré dans la région du Centre, Alger, avec 3 cas, Blida 14 cas, Mascara avec 2 cas et Hassi Messaoud avec 1 seul cas identifié, le ressortissant italien en l'occurrence. La plupart des cas ne souffrent pas des symptômes cliniques du coronavirus. Ils sont placés en observation et ne présentent aucun signe de l'affection. Cependant, deux malades, de retour de Madrid, sont symptomatiques. Il s'agit de la quinquagénaire hospitalisée à El-Kettar et d'un jeune homme mis en isolement à l'EPH de Boufarik. Les investigations autour des personnes contaminées et la surveillance, notamment, au niveau des points d'entrée au pays se poursuivent. Cette carte épidémiologique du coronavirus en Algérie a été dressée, hier, lors d'un point de presse animé au ministère de la Santé. Le directeur général de la prévention, Djamel Fourar, a rappelé, à cet effet, que tous les cas enregistrés ont été contaminés à partir d'un sujet qui revenait d'un voyage à l'étranger. "Nous n'avons que des cas importés, il n'existe pas de foyer autochtone, il n'y a donc pas lieu de céder à la panique et d'affoler les Algériens", a assuré le représentant du ministère avant de souligner l'importance de la mesure annoncée, avant-hier, et liée au report des voyages à l'étranger, sauf nécessité absolue. Le chef de service des maladies infectieuses à l'EPH de Boufarik, le Dr Yousfi, dira : "Nous avons fait des prélèvements sur huit autres cas suspects, nous attendons le verdict de l'Institut Pasteur pour nous prononcer." Il reconnaîtra par la même occasion qu'un malade s'est évadé samedi de l'hôpital de Boufarik. "Le malade en question a pris la fuite, non pas en raison des conditions d'hospitalisation, mais il a quitté l'établissement pour des raison psychologiques. Il n'est pas vraiment évident de vivre enfermé pendant 14 jours. Les malades ne sont pas dans un isolement carcéral. Tous les cas de Boufarik sont installés dans des salles communes", a indiqué le chef de service de l'EPH de Boufarik, avant d'admettre : "On n'a pas nié que la structure hospitalière de Boufarik est vétuste, c'est aux pouvoirs publics de prendre la décision de rénover cet établissement, tous les ministres qui se sont succédé au département de la Santé sont au courant." Pour sa part, le Pr Rehal, directeur général de l'INSP, rassurera que l'Algérie est classée au stade 1 de l'épidémie. "La phase n'est pas aussi grave qu'on le pense, mais nous devons être vigilants, pour éviter que ce virus importé ne se transforme en foyer de contamination", a-t-il affirmé. Et de poursuivre que les autorités sanitaires adaptent leur stratégie de lutte contre la maladie en fonction de l'évolution de l'épidémie. "Nous ne sommes pas au stade 2 ou 3 pour parler des mesures d'interdiction de sortie et de fermeture des écoles."