Le Président Tebboune a annoncé, jeudi, une série de décisions politiques lourdes, particulièrement la dissolution de l'Assemblée populaire nationale et l'élargissement des détenus d'opinion, deux revendications phares par ailleurs du mouvement populaire, le Hirak, depuis son avènement le 22 février 2019. En somme, il s'agit là de deux mesures destinées, à l'évidence, à créer les conditions d'une détente politique, en général, et à réparer une injustice inouïe dont ont été victimes des dizaines de citoyens, souvent anonymes, jetés en prison pour avoir pris part à des manifestations ou pour de simples publications sur les réseaux sociaux. La libération de cette catégorie de détenus, quasi unanimement accueillie avec un grand soulagement parmi la classe politique et la société civile, semble pourtant ne pas trop agréer certaines parties, y compris celles auxquelles on pouvait s'attendre le moins ! A l'image du président du parti non agréé, l'UDS, Karim Tabbou qui estime, en substance, que cette libération «n'est pas importante. Le plus important, c'est le départ du système». C'est d'autant plus étrange comme réaction, qu'elle émane d'un ex-détenu d'opinion, pour la libération duquel une bonne partie de ces humbles citoyens concernés par la mesure de grâce de Tebboune s'étaient généreusement mobilisés et, pour certains incarcérés justement. Ceci du point de vue moral. Au plan politique, une telle réaction renseigne sur les réelles motivations de son auteur en particulier et des tenants de cette option maximaliste et radicale, partisans d'une « transition et d'un processus constituants ». Autrement dit, la destruction totale de l'Etat algérien, pour le précipiter dans une aventure forcément mortelle. Il est établi, en effet, depuis longtemps qu'un tel scénario était et est toujours prévu pour l'Algérie par des puissances qui ne le cachent même plus, comme l'attestent les derniers développements dangereux à nos frontières ouest, devenues un objet de fixation et une rampe de lancement de toutes sortes de tentatives de déstabilisation visant l'Algérie, via son «sous-traitant de voisin» immédiat, le Maroc. Les résidus encore actifs de l'ex-FIS complètent ce dispositif de guerre permanente contre l'Algérie, via des chaînes satellitaires et des activistes en état d'alerte permanente sur les réseaux sociaux et qui perdent, là, avec les libérations de détenus d'opinion, un fonds de commerce combien efficace, jusque-là. Kamel Amarni