Rien ne va plus dans le secteur de l'éducation. La protestation ne s'estompe pas. Bien au contraire, elle s'exacerbe et l'affaire de l'agression des enseignantes de Bordj-Badji-Mokhtar à l'intérieur même de l'établissement dans lequel elles exercent a eu l'effet d'un détonateur qui a poussé ceux qui étaient récalcitrants au mouvement de grève déclenché il y a quelques semaines à rejoindre la protestation. À Constantine, Alger, Oran, Batna, Sétif, Tlemcen, Ouargla, Batna, Médéa, Tébessa, Annaba, Bordj-Bou-Arréridj et M'sila, des sit-in ont été observés hier, devant les Directions de l'éducation des wilayas, à l'appel de deux syndicats engagés dans la protestation, à savoir le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur tertiaire de l'éducation (Cnapeste) et le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE). Des enseignants du primaire, du moyen et du secondaire ont également manifesté hier devant les différentes académies, interpellant le ministre de l'Education. « La protestation doit être quotidienne, car ce qui s'est passé à Bordj-Badji-Mokhtar est loin d'être un acte isolé », a déclaré le représentant du Cnapeste à Constantine qui a précisé que cette journée de mobilisation a été programmée par le bureau national du syndicat qui a appelé, dans un communiqué rendu public le 21 mai dernier, à observer une journée de protestation au niveau national, pour soutenir les enseignantes victimes de l'agression « barbare ». Ceci, en attendant un sit-in national de protestation prévu pour demain, devant le siège du ministère de l'Education nationale. Selon le coordinateur national, Walha Salim, « c'est une journée nationale de protestation, de mobilisation et de soutien aux consœurs, mais surtout pour exiger des responsables du secteur d'assurer la sécurité des enseignants. Tout en préservant la dignité des enseignants et en leur assurant des conditions de vie décentes leur permettant d'accomplir leur mission noble convenablement ». Les enseignantes présentes en force ont soulevé le problème de l'insécurité à l'intérieur des établissements scolaires. « Nous devons être solidaires, car ce qui s'est passé à Bordj-Badji-Mokhtar peut arriver à n'importe qui d'entre nous », soutiennent les protestataires. Banderoles en main, elles ont crié leur colère face à ce qu'elles ont qualifié de « réaction honteuse de la part du premier responsable du secteur ». « Il aurait dû se déplacer en personne le lendemain matin », dira une autre. Les sit-in qui ont duré 2 heures, soit de 10h à 12h, ont été une occasion pour les deux syndicats de collecter les signatures des enseignants autour de leur plateforme de revendications socioprofessionnelles. Ceci étant, l'intersyndicale a appelé au boycott du travail administratif de fin d'année, c'est-à-dire remettre les copies et les notes des examens trimestriels exclusivement aux élèves, sans les remettre à l'administration, et boycotter les conseils de classes et toute réunion avec l'administration. Ilhem Tir