Journée de protestation hier dans le secteur de la santé. Les blouses blanches ont répondu à l'appel du Syndicat national des paramédicaux (SAP), du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) et de celui des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu). En plus de n'avoir assuré que le service minimum, les professionnels de la santé ont observé des rassemblements à l'intérieur des structures dans lesquelles ils exercent pour exprimer leur colère. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Après plusieurs mois de trêve, retour à la protestation dans le secteur de la santé. Les professionnels du secteur ont suivi, hier, le mot d'ordre décidé par l'intersyndicale de la santé en faveur d'une journée de protestation. Composée du Syndicat national des paramédicaux (SAP), du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) et de celui des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu), l'intersyndicale de la santé avait appelé ses adhérents à observer des rassemblements au niveau des CHU et des structures de santé dont ils dépendent. Une minute de silence a également été observée par les grévistes à la mémoire de leurs collègues et confrères ayant perdu la vie des suites de la contamination au Covid-19. Cette journée de protestation est qualifiée de réussite par le secrétaire générale du Syndicat national des paramédicaux (SAP). Lounès Gachi estime qu'il s'agit là d'une première action visant à attirer l'attention des pouvoirs publics sur une série de problèmes qui s'accumulent dans le secteur. À l'origine de ce débrayage, un mécontentement contenu depuis plusieurs mois déjà, mais aussi une déception exprimée par les trois syndicats quant à la non-concrétisation des promesses faites par le président de la République, notamment en ce qui concerne l'assurance totale à hauteur de 100% du personnel de la santé, la bonification des cotisations à la retraite ainsi que la reconnaissance du Covid-19 en tant que maladie professionnelle pour le corps soignant. Ce qui leur fait dire que ces mesures « avaient redonné de l'espoir au personnel de la santé au moment de leur déclaration mais qui n'ont, malheureusement, pas été mises en place à ce jour ; même l'octroi de la prime d'encouragement prodiguée par le plus haut responsable de l'Etat comme mesure incitative se voit geler, encore une fois, depuis le mois de mars 2021 ». Bien au contraire, regrettent-ils, le personnel de la santé est «épuisé, blasé, fatigué et affaibli, en colère et avec beaucoup d'appréhensions et d'interrogations, quant à la survenue d'une quatrième vague dans ces mêmes conditions, voire pires». Le SAP, le SNPSP et le Snechu disent regretter que la protestation soit érigée comme seul moyen de communication, n'écartant pas l'éventualité de recourir une nouvelle fois à des actions de protestation si aucune oreille attentive n'est tendue à leurs revendications. N. I.