Après 15 jours de débats, la COP26, qui réunissait à Glasgow en Ecosse rien moins que 196 pays, a entériné, le samedi 13 novembre, un accord mitigé bien loin des résultats escomptés. Qualifiée de « réunion de la dernière chance », la Conférence des parties à la convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques a pourtant rassemblé 30 000 participants accrédités, représentants des Etats mais aussi de la société civile (associations, ONG, think tank, etc.). Contrairement aux Accords de Paris du 12 décembre 2015 qui se concluaient dans l'enthousiasme général, le « Pacte de Glasgow » a buté sur des dissensus qui ont compromis l'espoir d'une avancée significative en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique. Si Alok Sharma, le président de la COP26, s'est dit lui-même « profondément désolé » d'un compromis qui ne permet pas de respecter les objectifs de limitation du réchauffement en deçà de 2 degrés, actant de ce fait l'impuissance de la conférence à rester crédible, d'autres dressent quand même un bilan positif. Ainsi, John Kerry, l'émissaire des Etats-Unis pour le climat, se félicite, lui, de l'accord de réduction progressive du charbon. Car, en effet, la pomme de discorde est précisément cette énergie fossile responsable de 90% des émissions de gaz à effet de serre. L'accord attendu était « la sortie » pure et simple du charbon et la fin des subventions aux énergies fossiles, mais cette formulation a été rejetée par de nombreux pays (Inde, Chine, Afrique du Sud, etc.) qui lui préfèrent le terme de diminution. L'argument des pays émergents est que les pays du Nord qui ont pollué la planète en utilisant, durant des décennies, des énergies fossiles sont historiquement responsables du changement climatique. Les pays émergents estiment ne pouvoir, à l'heure actuelle, se passer de ces énergies. Ils souhaitent faire un « usage raisonnable » du charbon et des énergies fossiles. Ce qui est en jeu ici ce sont les égoïsmes des pays du Nord. Les Etats-Unis et l'UE refusent de financer les dommages occasionnés par le changement climatique qui touche en première ligne les pays du Sud, les moins responsables de la catastrophe. A. T.