La date des assises nationales sur la réforme du système de santé, prévue initialement pour les 21 et 22 décembre prochain, a été reportée au mois de janvier 2022. C'est ce qu'a annoncé, hier, le ministère de la Santé. Les propositions qui émaneront de ces assises serviront, entre autres, à mettre en place les textes d'application de la loi sanitaire. Attendues pour cette fin d'année, les assises de la santé auront finalement lieu vers le début de l'année prochaine. C'est ce qu'a annoncé, hier, le ministère de la Santé, lors d'une réunion de coordination tenue au siège du ministère dans le cadre des préparatifs de la rencontre nationale sur la réforme du système de santé. Le département de Abderrahmane Benbouzid a souligné que depuis le mois de septembre dernier, date du début des rencontres des wilayas, il y a eu 58 rencontres qui ont regroupé les professionnels de la santé, les syndicats, les associations, ainsi que les différents acteurs du système de santé. En octobre dernier, il y a eu l'organisation de neuf rencontres régionales, dont chaque région a regroupé entre cinq et sept wilayas. Les rapports des ateliers de ces rencontres régionales, établis par les présidents et rapporteurs de chaque atelier, ont été transmis en octobre au ministère de la Santé. Ces recommandations et l'ensemble des problèmes soulevés par les professionnels de la santé seront discutés lors d'une rencontre nationale. «Ce travail qui se fera le mois de janvier, lors des assises nationales, va nous aider à mettre en application les textes de la loi sanitaire en vue de mettre en place un nouveau système de santé, aux standards internationaux, capable de répondre aux besoins de la population», indique-t-on au ministère de la Santé. Ce département promet de faire un diagnostic précis de la situation sanitaire dans le pays, pour sortir avec des recommandations et des solutions pratiques et applicables sur le terrain. Abderrahmane Benbouzid estime que le système de santé en Algérie doit être revu « pour parvenir à une justice sociale plus efficace et solutionner les dysfonctionnements». Ces assises ne font pas l'unanimité auprès des syndicats, puisque huit d'entre eux ont décidé de les boycotter. La Coalition nationale des syndicats de la santé, dans un communiqué rendu public, a exprimé sa réserve quant à l'opportunité de cet événement «et ne voit pas son intérêt». «La CNSS, consciente d'une réforme profonde du système de santé attendue par tout le monde depuis de longues années et ordonnée par le président de la République, demande qu'au lieu d'aller vers ces rencontres nationales, il faut plutôt l'application de la loi sanitaire de 2018 à travers la promulgation de ses textes d'application», a souligné la coalition dans son communiqué. Le syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires demande à revoir la politique sanitaire avec de véritables réformes et non avec des petites mesures. «Tout comme ils ont eu le courage de lever les subventions, ils doivent avoir le même courage pour revoir le système de financement du secteur de la santé», estime le professeur Belhadj qui propose à ce que l'Etat soit garant des urgences et que le citoyen participe au financement des soins. Cependant, dit-il, «le citoyen doit être remboursé mais pas avec le même système d'assurance actuel qui est archaïque». Le débat sur la réforme du système de santé, estime pour sa part la Société algérienne de médecine générale, «est l'occasion de développer cette capacité d'innovation qui nous fait tant défaut, afin de parvenir ensemble à un projet concret d'amélioration, de rationalisation et de hiérarchisation des soins à travers une formation médicale initiale et continue, adaptée pour une meilleure prise en charge de nos patients et centrée sur les soins de base». S. A.