La fermeture des écoles et la prolongation des «vacances» pour parer à la propagation effrénée du virus de Covid-19 ont considérablement perturbé la scolarité des élèves. Est-il possible de rattraper le retard engendré dans les programmes scolaires ? Avis mitigés chez les syndicats du secteur de l'éducation nationale. Rym Nasri – Alger (Le Soir) – L'année scolaire 2021/2022 s'annonce très courte. Prévue pour le 7 septembre dernier, la rentrée des classes a été reportée au 21 du même mois. Depuis, trois suspensions des cours se sont enchaînées. La toute première en décembre dernier, lorsque les vacances d'hiver ont été avancés d'une semaine pour durer 21 jours au lieu de 15 jours. S'ensuivit la fermeture des écoles le 20 janvier 2022 pour une durée de 10 jours afin de faire face à la propagation exponentielle du variant Omicron du Sars-CoV-2 en milieu scolaire. Une décision qui a été prolongée récemment d'une semaine. Les élèves ne reprendront le chemin des classes que le 5 février prochain. Ces nombreuses suspensions des cours ont engendré des perturbations de la scolarité et des retards dans les programmes. Les élèves des classes de terminale et de 4e année moyenne qui passeront, en fin d'année, respectivement, les examens du baccalauréat et du brevet sont justement les plus lésés. Est-il possible de rattraper tous les cours non dispensés ? Le président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) est formel. «C'est impossible ! Nous ne pourrons jamais rattraper tous les jours de cours perdus», affirme Boualem Amoura. Il rappelle, à cet effet, le plan exceptionnel mis en place depuis l'avènement de la pandémie de Covid-19, répartissant les classes en deux groupes, qui selon lui, est défavorable pour reprogrammer des cours de rattrapage. Il fait remarquer également que le mois d'avril qui coïncidera avec le mois de Ramadhan connaîtra une baisse de cadence. «Le volume horaire sera réduit. La séance de cours passera d'une heure de temps à seulement 45 minutes», explique-t-il. Quant à la suppression des vacances de printemps, il estime que cette démarche ne fera que saturer les élèves. Précisant que le taux d'avancement des programmes scolaires varie actuellement entre 30 et 35%, le président du Satef estime que celui-ci ne dépassera pas 65% à la fin de l'année. «Encore une année scolaire où les élèves n'auront pas acquis le savoir et les connaissances nécessaires pour passer d'un niveau à un autre, d'un palier à un autre et du lycée à l'université», se désole-t-il. Selon lui, le recours au seuil pour les classes d'examen de fin d'année sera inévitable. «Nous irons obligatoirement vers le fameux seuil et même les moyennes de passage des élèves seront, elles aussi, revues à la baisse», dit-il. Outré par cette situation, Boualem Amoura rappelle que son organisation syndicale avait recommandé, dès le départ, de procéder au cas par cas pour fermer uniquement les écoles qui ont connu des foyers de contamination au coronavirus. «Je ne comprends pas pourquoi les établissements scolaires dans les wilayas qui n'ont pas été touchées par le virus ou ceux des wilayas où le taux de contamination était très faible ont été fermés», dit-il. Le chargé de communication du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), Messaoud Boudiba, lui parle uniquement de 11 jours de suspension des cours pour briser la chaîne de contamination au variant Omicron en milieu scolaire. «En déduisant les week-ends, nous aurons 11 jours de retard dans les programmes scolaires», explique-t-il. La mission de rattraper ces cours s'avère, selon lui, facile. Seulement, poursuit-il, «il faut une stratégie bien étudiée». Pour ce faire, il estime que c'est aux établissements scolaires d'établir leur propre calendrier de rattrapage en fonction des heures de disponibilité de leurs enseignants. «Ce calendrier doit être réparti sur toutes les semaines de scolarité qui restent du deuxième trimestre et celles du troisième trimestre. Dans certains établissements, les cours de rattrapage peuvent être programmés les samedis et pourront même déborder sur la première semaine des vacances de printemps», précise-t-il. Ry. N. La Wilaya d'Alger ferme les crèches pour une semaine La Wilaya d'Alger a annoncé, hier samedi, la fermeture des établissements d'accueil de la petite enfance, publics et privés. Une note émanant de la Wilaya d'Alger, adressée aux directeurs des crèches, a demandé la fermeture des crèches et ce, à partir d'aujourd'hui et pendant une semaine. La Wilaya d'Alger précise que cette décision entre dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19. Une décision annoncée la veille du premier jour de semaine et qui risque de mettre de nombreuses femmes travailleuses dans l'embarras. S. A.