Les résultats des épreuves de vérification des connaissances (EVC) organisées par le Centre national de gestion de France, ouvertes au titre de la session 2021, ont été publiés le 4 février dernier. Sur les 2 000 médecins qui ont réussi, plus de 1 200 sont de nationalité algérienne. La France est le principal pays d'accueil pour des milliers de médecins algériens en raison du déficit important en docteurs toutes spécialités confondues. Avec la crise sanitaire, la demande en médecins étrangers a fortement augmenté. Cependant, lors de ce concours EVC organisé pour légaliser le certificat, les Algériens, une fois de plus, se sont taillé la part du lion en obtenant l'écrasante majorité dans la liste des lauréats et ce, malgré les restrictions de voyage puisque l'examen se déroule en France. La liste des lauréats sera publiée au Journal officiel de l'Etat français et ces médecins «stagiaires» percevront le même salaire que le stagiaire français. Soit entre 2 500 et 3 500 euros par mois pour que ce salaire double après la fin du stage au même salaire en tant que médecin français. Ils devront être inscrits aussi au Conseil de l'ordre des médecins français (Cnom) qui reste l'aboutissement de leur parcours qui incarne l'acceptation symbolique par le groupe des pairs, mais aussi l'autonomie et la liberté de la pratique. Cependant, les EVC constituent la première étape de la procédure d'autorisation d'exercice (PAE). L'information qui a enflammé la toile durant toute la journée d'hier a été largement partagée même par les professionnels de la santé, à l'exemple du président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), le Dr Lyes Merabet, qui a souligné que «près de 1 200 médecins algériens de différentes spécialités s'apprêtent à quitter l'Algérie pour la France pour travailler dans ses hôpitaux». Le docteur précise que ces médecins ont tous «réussi dans le concours d'équivalence» nécessaire pour travailler en France. Et de commenter : «La saignée continue.» Les commentaires ne se sont pas fait attendre entre partisans et opposants dans une situation pareille où le pays traverse une crise sanitaire nécessitant la mobilisation de plus de personnels de la santé et que certaines régions, notamment celles qualifiées de «zones d'ombre de la République», manquent cruellement de structures médicales et de médecins et au moment où les autorités sanitaires multiplient les annonces d'une réforme du secteur. Des annonces qui tardent à se concrétiser sur le terrain surtout que le taux de chômage parmi les médecins fraîchement diplômés est de plus en plus grand. Pour ceux qui ont pu décrocher un travail au sein des établissements de santé, ils sont mal payés. En 2020, le salaire se situait entre 80 000 dinars (environ 400 euros au taux de change parallèle) pour le médecin généraliste de santé publique et 186 000 dinars (environ 930 euros) pour le médecin spécialiste. Pour le Conseil national de l'ordre des médecins, les chiffres sont de plus en plus inquiétants en raison de «la dégradation les conditions socioéconomiques et socioprofessionnelles». Ilhem Tir