Samedi, le chiffre de 1 200 médecins algériens s'apprêtant à quitter le pays pour aller travailler en France après avoir réussi le test de l'équivalence a fait le tour des réseaux sociaux. Le ministre de la Santé n'a pas manqué de réagir, à son tour, à cette annonce. Selon Benbouzid, le secteur n'arrive plus à offrir des postes de travail à ces jeunes médecins, car beaucoup de postes sont occupés par des médecins ayant dépassé l'âge de départ à la retraite. D'ailleurs, dit-il, un projet a été déposé sur la table du Premier ministre pour appliquer la loi et définir l'âge de départ à la retraite des professionnels de la santé. Salima Akkouche – Alger (Le Soir) - Le problème de l'âgé de départ à la retraite des médecins refait surface. Le ministre de la Santé, qui intervenait, samedi, sur une chaîne de télévision privée, a même affirmé que ces médecins dépassant les 65 ans et qui occupent toujours des postes de travail dans les hôpitaux, empêchent la jeune génération de médecins d'accéder à des postes de travail. « J'ai été destinataire d'une liste de 1 200 médecins qui vont quitter le pays vers la France. Le problème n'est pas propre à l'Algérie, certes. De nombreux pays perdent leurs médecins et ingénieurs au profit d'autres pays. Mais pour faire face à l'exode de médecins, nous devons réformer d'abord notre système de santé. Dans les hôpitaux, nous avons un grand nombre de médecins ayant dépassé l'âge de départ à la retraite et qui occupent toujours des postes de travail. Ils ont 75 ans et 76 ans et ils sont toujours en poste et ils ne permettent pas à la nouvelle génération de les remplacer. C'est ce qui fait que nous n'avons pas de nouveaux postes pour cette nouvelle génération de médecins », a expliqué Benbouzid. C'est pourquoi, dit-il, un projet a été déposé auprès du Premier ministère pour appliquer la loi et définir l'âge de départ à la retraite des médecins. « Il y a un projet au niveau du Premier ministère pour faire appliquer la loi. Nous avons un âge de départ à la retraite à 65 ans. Celui qui arrive à la retraite doit partir, et pour certaines spécialités dont nous avons besoin, nous les solliciterons et nous pouvons leur renouveler des contrats chaque année», a détaillé le premier responsable du secteur qui pointe du doigt également l'absence de concurrence dans les hôpitaux. Des problèmes, dit-il, qui trouveront des solutions après la réforme du système de santé. Le professeur Rachid Belhadj, président du Syndicat national des enseignants chercheurs-universitaires, estime que le problème de disponibilité de postes est l'une des parties du problème du départ des médecins vers l'étranger ou le secteur privé. «Nous avons soulevé ce problème de départ à la retraite depuis une dizaine d'années. Benbouzid a eu le courage de dire les vérités. Nous avons des médecins qui ont atteint 80 ans et qui sont encore en poste et touchent un salaire qui équivaut à celui de deux maîtres-assistants», a souligné le professeur Belhadj. Cependant, dit-il, il faut poser la question pourquoi ces professeurs ne veulent pas partir ? Le directeur des activités médicales et paramédicales du CHU Mustapha-Pacha rappelle que, tout simplement, le professeur va partir à la retraite avec une pension de retraite obsolète. C'est pourquoi, dit-il, ces professeurs préfèrent rester en poste et continuer à toucher leur salaire. Ce problème de pension de retraite, souligne le professeur Belhadj, a été réglé il y a à peine six mois. «Il y a actuellement une coordination entre le ministère de la Santé et celui de l'Enseignement supérieur pour régler définitivement ce problème», dit-il. Néanmoins, pour arrêter cette hémorragie de médecins vers l'étranger, le président du Snechu appelle à la revalorisation du corps médical. Selon lui, «un maître-assistant à l'hôpital touche une indemnité de 30 000 dinars et un salaire de l'enseignement supérieur d'environ 60 000 dinars. Donc avec les primes et les gardes, il va finir le mois avec un salaire de 90 000 dinars. Or, dans le secteur privé, son salaire mensuel peut aller jusqu'à 200 millions de centimes». S. A.