Si le gouvernement venait � se sentir la n�cessit� d��largir le cercle de ses appuis partisans, ce n�est assur�ment pas du c�t� du Front national alg�rien (FNA) qu�il devrait lorgner. Invit�, jeudi, de la Radio Cha�ne II, Moussa Touati a �t� visc�ralement critique de toutes les entreprises gouvernementales. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - On ne sait d�o� il est venu que Moussa Touati affiche cette nette d�marcation des perspectives gouvernementales que le Premier ministre Ahmed Ouyahia, arrogant plus que jamais, s��gosille � pr�senter comme les meilleures qui soient. Peut-�tre que Moussa Touati veuille op�rer d�une mani�re pr�coce en mati�re �lectorale, les �lections l�gislatives �tant, sauf situation d�exception, programm�es pour l�ann�e 2010. C�est de son bon droit, en somme. Mais il se pourrait aussi que le pr�sident du FNA ne se sente plus d�aise � accompagner les mensonges gouvernementaux. Quoi qu�il en soit, Moussa Touati a vu tout noir l� o� Ahmed Ouyahia dit et r�p�t� voir du blanc immacul�. Ainsi, en est-il des politiques agricoles et industrielles. Le pr�sident du FNA a consid�r� qu�en mati�re de strat�gie agricole, le gouvernement a vu tout faux en d�cidant de lib�rer le foncier agricole pour l�investissement priv�. Selon lui, cette strat�gie fait le bonheur des client�les du r�gime, au d�triment du vrai agriculteur. Comme quelqu�un qui se voit subitement pris de nostalgie pour le marxisme, ou � tout le moins pour le socialisme scientifique dans sa version alg�rienne de la fin des ann�es 1970, Moussa Touati a affirm� que l�exploitation des terres agricoles devait relever du domaine exclusif de l�Etat. Sans faire gaffe � la contradiction, Touati a affirm�, en m�me temps, que la nationalisation des terres agricoles dans les ann�es 1970 �tait une erreur. Etait une erreur aussi, selon lui, le morcellement de ces terres en entit�s en vue d�exploitations collectives ou individuelles (EAC et EAI). Moussa Touati n�a pas affich� meilleure appr�ciation de ce qui se fait en mati�re industrielle. Il a estim� que la privatisation du tissu industriel a profit� �galement aux client�les du pouvoir. Ces derni�res, a-t-il soutenu, ont b�n�fici� de toutes les facilit�s d�acc�s aux cr�dits bancaires et, comble du malheur, a-t-il sp�cifi�, une bonne partie de ces cr�dits a �t� convertie en devises et plac�e dans des comptes bancaires � l��tranger. Et les investissements directs �trangers ? Insignifiants, voire inexistants, a soulign� Moussa Touati. Il a consid�r� que l�Alg�rie ne peut pr�tendre � mieux en la mati�re tant qu�elle maintient en vigueur l�Etat de si�ge. Aussi a-t-il revendiqu� sa lev�e, laquelle permettrait, en sus, l�expression libre des Alg�riens. Une expression aussi politique qui briserait la mainmise suffocante que l�Alliance pr�sidentielle a sur la sc�ne politique en g�n�ral et le Parlement en particulier. En guise d�illustration de l��chec d�ouverture �conomique telle que con�ue par le gouvernement, Moussa Touati a cit� le cas d�Orascom OTA, Djezzy en plus simple. Selon lui, l�op�rateur �gyptien n�a investi aucun sou � proprement parler. L�op�rateur est venu, a-t-il sp�cifi�, avec une lettre de cr�dit du Cr�dit lyonnais et il s�est install� gr�ce aux facilitations dont il a b�n�fici� de la part du pouvoir politique. Cons�quences ? L�Etat alg�rien, a-t-il soutenu, est cit� � compara�tre devant les tribunaux internationaux.