Quand on aime pour la premi�re fois, le c�ur comme un petit oiseau de ses ailes fragiles fait son premier envol, traverse cet orage de sentiments et d'�motions qu'on ressent pour la premi�re personne idol�tr�e, aim�e, celle que le c�ur a �lue, celle dont j'aime le sourire, la chevelure et la douceur des caresses, celle � qui on veut pr�ter des romans ou �crire des po�mes m�me en prose, parce que les choses ensevelies dans le c�ur et qu'on ose pas avouer ou dire � celle qu'on aime, on pr�f�re parfois les �crire. Le premier amour, c'est une sensation qui plonge le c�ur dans un bain d'�motions indicible et vague, c'est la premi�re fois o� l'on �prouve des sentiments qu'on croyais jusque-l� r�serv�s au po�tes et aux romantiques, sa flamme br�le et d�vore, fait fondre comme la flamme d'une chandelle. Un c�ur sans amour est comme une chemin�e sans feu en les froides nuits d�hiver. L'amour fait des po�tes. Quand l'amour est � sens unique � pas r�ciproque � on est alors affect� d'une profonde m�lancolie qui fait mal � l'�me, car poignantes les d�ceptions de l'amour, �a afflige le c�ur d'une vague amertume, parce que la plus p�nible des douleurs, ce n'est pas celle d'aimer, mais c'est la douleur de ne pas �tre aim�. L'amour est � la fois d�licieux et amer, succulent et douloureux. Ce sentiment qui a tant berc� le c�ur comme sur des vagues de l�oc�an du r�ve nous laisse parfois �chouer tel un navire bris� sur le littoral de la r�alit�. De notre premier amour, on sort souvent accabl� et le c�ur bris�, comme cet oiseau, qui, apr�s l'orage s'en sort meurtri et l'aile violemment fractur�e. Moi je suis rest� po�te.