Les postiers sont en grève illimitée depuis mercredi dernier. Ils protestent contre le non-respect des engagements du ministre de tutelle et menacent : «Il n'y aura pas de reprise jusqu'à satisfaction de nos revendications.» Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Malaise chez Algérie Poste. Les postiers paralysent, depuis mercredi passé, les 3 462 bureaux de poste au niveau national pour exiger une prise en charge effective de leurs doléances. Les travailleurs des bureaux de poste qui assurent ne dépendre d'aucun syndicat, sont revenus à la charge après qu'aucune de leurs revendications soulevées depuis 2008 n'ait été concrétisée. Hier encore, à Alger-Centre, aucun postier n'était à son guichet. Certains bureaux sont complètement désertés à l'exemple de celui du 1er Mai. D'autres guichets, comme ceux de la Grande Poste d'Alger, sont, par contre, tenus par des chefs de services et d'autres responsables de l'administration. «Un renfort» qui s'impose durant cette période de versements des salaires de la fonction publique. Le versement des retraites interviendra à partir de demain, soulignent les postiers. Les protestataires qui revendiquent l'application de l'effet rétro-actif des augmentations de salaires à compter de 2008, l'application de la nouvelle grille des salaires à compter du mois de janvier dernier, l'amélioration des conditions de travail ainsi que l'attribution de la prime annuelle des travailleurs, se disent inflexibles. Ils ne comptent pas reculer sur leur démarche, assurent-ils, tant que le ministre des Postes et des Technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhammadi, n'intervient pas pour appliquer définitivement sur le terrain l'accord donné par Algérie Poste depuis 2011. «Après notre dernier mouvement de grève du mois de décembre dernier qui a duré treize jours, le ministre de tutelle est venu nous voir pour nous promettre de veiller à la satisfaction, avant la fin du mois de février dernier, de nos revendications. Huit mois après, rien n'a été fait», dénoncent les postiers regroupés hier au niveau de la Grande Poste d'Alger. Suite à ces promesses non tenues, les grévistes sont formels : «il n'y aura pas de reprise tant que nous ne percevrons pas notre argent». Les postiers refusent que l'argument «d'une poste déficitaire» s'applique uniquement aux travailleurs. «Pourquoi les directeurs ont eu leurs augmentations et perçoivent 68 millions de centimes chaque trimestre en guise de prime, alors qu'on refuse l'amélioration des droits socioprofessionnels des travailleurs sous prétexte que la poste n'a pas d'argent», s'interrogent les grévistes. Près de 17 millions de détenteurs de comptes courants postaux (CCP) risquent ainsi d'êtres pénalisés. S. A. Le syndicat d'entreprise d'Algérie poste réagit La Fédération nationale des travailleurs de la poste des technologies de l'information et de la communication a réagi, à travers un communiqué rendu public, au mouvement de débrayage des travaillerus d'Algérie poste. Le syndicat d'entreprise affilié à l'UGTA clarifie avant tout les choses : «ce mouvement ne peut être récupéré par un prétendu syndicat qui n'est pas encore crée et qui soulève des revendications qui ont déjà fait l'objet de négociations». Par ailleurs, évoquant les revendications des travailleurs, le syndicat souligne que la nouvelle convention collective d'Algérie Poste a été finalisée et fait l'objet d'une signature officielle et déposée auprès du tribunal le 29 juillet passé. La transposition des 30 000 travailleurs sur les nouveaux postes de travail que comprend la nouvelle nomenclature des postes, l'établissement des nouveaux salaires, poursuit-on, nécessite «un temps minutieux que la direction générale s'est engagée à finaliser en octobre 2013». Concernant le versement des rappels de 2008, le syndicat précise qu'une première tranche a été versée durant le mois de Ramadhan passé et la deuxième tranche interviendra durant la première semaine du mois de septembre prochain. S'agissant de l'ouverture du dossier du régime indemnitaire, le syndicat précise qu'il est déjà ouvert.