Pas de tergiversations pour Farouk Ksentini qui a eu un véritable coup de gueule, ce jeudi, à l'encontre de l'Etat marocain. Pour le président de la Cncppdh, ce pays est ni plus ni moins «un ennemi et non pas un voisin». Il appellera ainsi à une rupture pure et simple des relations diplomatiques avec le Maroc comme représailles «à la dernière provocation dont s'est rendu coupable ce pays à l'encontre de l'Algérie», a-t-il précisé. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) C'est ainsi à plus de fermeté qu'a appelé Farouk Ksentini dans les relations avec le «Makhzen», dénonçant ainsi fermement la réaction marocaine lors de l'incident de l'expulsion de réfugiés syriens. Pour le président de Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), cela a été la «provocation de trop» et qui selon lui appelle même à «une nécessaire rupture des relations diplomatiques avec ce pays». Pour Farouk Ksentini aussi «les récurrentes provocations du Maroc doivent inévitablement avoir des conséquences». Il dira aussi considérer «les dernières allégations comme une provocation méprisable», tout en précisant que l'affaire en question a été mise en avant dans le but de provoquer l'Algérie. Le président du CNCPPDH dira aussi privilégier l'option de la multiplication des centres d'accueil des réfugiés syriens. Le président de la Cncppdh s'exprimait suite à l'accusation du Maroc envers l'Algérie concernant le refoulement de réfugiés syriens. Accusation que la partie algérienne a démentie précisant fermement que ces réfugiés venus de terre de Syrie avaient auparavant été expulsés par les Marocains. Farouk Ksentini avait fait cette déclaration lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation d'une étude sur les flux migratoires «vers, à partir et à travers l'Algérie». Lors de cette rencontre, Il a expliqué qu'il s'agit d'une étude réalisée au cours de trois années et dont l'axe de recherche concerne le phénomène des flux migratoires. Ceci avec comme objectif, selon l'intervenant, de renforcer la protection des migrants et les capacités de gestion des flux migratoires mixtes. Le rapport a été élaboré dans le cadre du projet de la commission européenne sur le thème. «Nous sommes arrivés à un résultat à mettre dans son cadre qui concerne «l'idée de prévenir au lieu de guérir». Farouk Ksentini précisera que l'objectif est de faire des propositions aux législateurs et de trouver des solutions à même de permettre la maîtrise du phénomène. L'intervenant évoquera aussi le problème humanitaire que constitue le phénomène que l'Algérie devra maîtriser. Selon lui, la partie européenne a aussi un rôle important à jouer. Les experts présents évoqueront pour leur part, le fait que la question de l'immigration «n'est pas seulement un problème de l'Algérie et nécessite une vision régionale pour poursuivre le travail».