Réalisée dans les wilayas d'Alger, Annaba, Oran et Tamanrasset, l'étude socioéconomique sur les enfants en situation de migration a ciblé des ménages issus de l'immigration subsaharienne dont 361 enfants. Dès le départ, l'échantillon a relevé que 72,2% de ces migrants habitent dans des habitations précaires. Présentée, hier à Alger, en présence de la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, et des représentants de Médecins du Monde et de l'Unicef, l'étude révèle que 22,5% des ménages enquêtés rencontrent des difficultés dans la scolarisation de leurs enfants. Sur le même échantillon, 65,5% de ces familles ont des enfants de moins de cinq ans et 65,5% de ces enfants sont nés en Algérie. Sur l'ensemble des enfants concernés par l'enquête, 25,5% ont l'âge de scolarisation et seul un tiers d'entre eux sont scolarisés. Une non-scolarisation qui est due dans 67,3% des cas à l'absence de documents administratifs, relève la même étude. D'ailleurs, «deux tiers de ces enfants sont nés en Algérie et un tiers d'entre eux ne détiennent pas d'extrait de naissance», ajoute-t-on. Par ailleurs, il ressort de l'étude que 18% des enfants de l'échantillon ont subi des violences verbales ou physiques. Impliquée dans la réalisation de l'étude, Médecins du Monde s'investit en général dans l'accompagnement des populations immigrantes vers la santé publique. Selon la chef de mission de Médecins du Monde en Algérie, Mme Charlotte de Bussy, les populations les plus vulnérables à l'accès aux soins sont les étrangers. «Nous nous intéressons à cette question pour justement renforcer cet accès à cette population en Algérie», dit-elle avant de souligner que Médecin du Monde a renforcé ses actions sur la santé de reproduction et sur les enfants et leur accès aux soins de naissance, aux loisirs et à la scolarité. De son côté, le représentant du Fonds des Nations-Unies pour l'enfance (Unicef), Marc Lucet, estime que cette étude intervient à un moment particulier où l'immigration connaît une augmentation en Algérie. Pour lui, les enfants en situation de migration sont dans une situation «vulnérable» d'où, poursuit-il «nos efforts pour essayer d'amener des éléments de compréhension de l'état actuel de ces enfants en Algérie». Il rappelle ainsi l'objectif de cette étude, celui de «participer à l'amélioration continue des conditions d'accueil de ces enfants, en particulier ceux issus de l'immigration en provenance des pays subsahariens».