Le village Tassaft Ouguemoune, dans la commune d'Iboudrarène s'est réveillé ce week-end au rythme d'un déferlement humain à la hauteur de l'évènement historique et de la grandeur du colonel Amirouche pour la commémoration du 57e anniversaire de sa mort, tombé au champ d'honneur avec son compagnon Si El Haouès le 29 mars 1959 sur les hauteurs de Djebel Thamer à Bou Saâda, dans la wilaya de M'sila. Et comme de tradition depuis quelques années maintenant, c'est la «génération Amirouche», les jeunes, très actifs du comité de village de Tassaft Ouguemoune se sont assigné le devoir d'organiser cette commémoration autour du fils du colonel, Nordine Aït Hamouda. Cette année, particulièrement, a été marquée par la présence des hautes autorités du pays en les personnes du ministre des Moudjahidine, du wali de Tizi-Ouzou et de l'Organisation nationale des moudjahidine ainsi que M. Haïchour, un des secrétaires de Amirouche. Il y avait les associations des enfants de chouhada, les moudjahidine, les présidents d'APC de plusieurs localités de la Kabylie, des cadres politiques du RCD, du RND et du FLN, des militants de la démocratie et du combat identitaire, les comités de villages de la Kabylie, des femmes de tous âges et de nombreux citoyens, venus tous rendre hommage au héros national «cette légende de 33 ans» qui continue encore de susciter l'admiration et la curiosité historique de tous ceux qui croient encore aux sacrifices des martyrs pour l'honneur et la dignité des Algériens. Mais celle qui a ravi la vedette, c'est assurément Malika Matoub, la sœur du rebelle Lounès Matoub assassiné le 28 juin 1998 par les terroristes islamistes, qui a tenu à être présente aux côtés du fils du colonel Amirouche et qui a été longuement ovationnée par tous les présents quand elle a été appelée à déposer sa gerbe de fleurs au sanctuaire des martyrs de Tassaft. Après la cérémonie traditionnelle de la Fatiha, de la levée des couleurs nationales et du rituel dépôt des gerbes de fleurs par les différentes délégations à la mémoire des martyrs de la guerre de libération mais aussi de Djaffer Ouahioune et Kamel Aït Hamouda, assassinés en 1997 par les terroristes islamistes, et Azzedine Yousfi, assassiné par les gendarmes en 2002 lors des évènements du Printemps noir de Kabylie, le ministre des Moudjahidine a pris la parole pour déclarer qu'il est «chargé par le président de la République de participer et célébrer avec vous ce mois de mars béni où nous avons célébré la fête de la Victoire et les Accords d'Evian conduits par Krim Belkacem et récemment encore nous avons commémoré la mort d'un autre héros Mustapha Ben Boulaïd (mort le 22 mars 1956) et aujourd'hui le colonel Amirouche». Tayeb Zitouni, poursuivant son intervention sur Amirouche, dira que «le 29 mars prochain, nous serons à M'sila pour commémorer la mort de Si El Haouès et Amirouche, des héros nationaux appartenant à tous les Algériens et qui sont morts pour notre patrie Algérie et ceux qui aiment l'Algérie doivent aimer sa culture, son Histoire, sa révolution, ses martyrs et ses moudjahidine». Cette année aussi, le président de l'APC d'Iboudrarène a encore brillé par son absence à cette cérémonie officielle. Un fait signalé et dénoncé par les organisateurs par la voix de Sofiane Aït Hamouda, secrétaire général du comité de village qui dira « c'est toujours la même chose avec notre P/APC. Il boycotte la cérémonie, refuse de nous aider et, plus grave, il organise le même évènement une autre date avec son cercle d'amis et ses inconditionnels». Avant la clôture de la cérémonie, les hôtes de Tassaft Ouguemoune ont été conviés à un déjeuner traditionnel offert par le village. Signalons enfin que la commémoration de ce 57e anniversaire à Tassaft a été aussi marquée par l'organisation, jeudi dernier, d'un cross communal pour les différentes catégories de jeunes et un gala artistique animé l'après-midi par les artistes Fahem Mohand Saïd et Hassène Ahrès.