Au lendemain du lancement du processus d'e-paiement, le 4 octobre dernier, 260 transactions de paiement ont été enregistrées, a indiqué hier, Mouatassem Boudiaf, ministre délégué chargé de l'Economie numérique et de la Modernisation des systèmes financiers, lors de son passage au forum d'El Moudjahid. Il prévoit un nombre réduit de transactions du fait que «les mots de passe n'ont pas encore été donnés». A ce titre, il a été décidé de différer la campagne de sensibilisation de sorte «qu'elle intervienne en pleine période d'utilisation », a encore informé l'hôte d'El Moudjahid qui se montre cependant optimiste quant à la réussite de cette démarche qui s'inscrit dans la modernisation du système financier et bancaire. «Il n'y a pas de raison pour un échec, a-t-il tranché, et ce, pour la simple raison que la relation est entre deux acteurs : la banque et les grands facturiers qui vont s'atteler conjointement à convaincre le porteur de cartes». Selon M. Boudiaf, depuis le lancement du processus, on compte 13 banques qui y ont adhéré, six banques publiques (Bdl, Badr, Bna, BEA, CPA et CNEP), auxquelles s'ajoutent sept banques privées (SGA, Natixis, HSBC, Housing Bank, Al Baraka Bank, Trust Bank et AGB). Aussi, le portail web dédié au epaiement, en l'occurrence bitakati. dz, a enregistré, toujours selon le conférencier, quelque 6 000 visites pour 22 000 pages consultées et une moyenne de consultation de 4 minutes. Les grands facturiers concernés sont au nombre de neuf : dont les trois opérateurs de téléphonie mobile, Algérie Télécom, AADL Alger, la Cnas, Air Algérie, Tassili Airlines, Amana assurance et la Seaal. Des discussions sont en cours pour faire adhérer d'autres acteurs à l'instar de la Sonlegaz, ADE, Seor (Société de gestion des eaux d'Oran) et Seco (Société de gestion des eaux de Constantine», a déclaré le conférencier. On compte actuellement 1,3 million de cartes bancaires, sur celles-ci, environ 500 000 sont dotées de mots de passe afin d'être utilisées dans le paiement électronique (epaiement. La remise des cartes de e-paiement pour les porteurs est conditionnée par le passage aux agences bancaires et la signature d'un avenant à leur contrat de base, a fait savoir Mouatassem Boudiaf. Les banques ont d'ores et déjà commencé à saisir les détenteurs des cartes. Aussi, les porteurs peuvent demander leurs cartes e-paiement directement auprès de leurs agences bancaires ou via le portail bitakati.dz, ou encore à travers les portails des banques qui proposent ce type de paiement. Par ailleurs, l'hôte d'El Moudjahid a annoncé que le télépaiement sera introduit avant la fin de cette année, et permettra notamment aux entreprises de payer leur G50 via internet. Pour ce qui est du m-paiement ou paiement via le mobile, Boudiaf dira que ce sera fait après une évaluation du e-paiement, de même que son lancement sera conditionné par la mise en place d'un cadre juridique adéquat pour éviter tout dépassement. Dans son allocution, le ministre délégué chargé de l'Economie numérique et de la Modernisation des systèmes financiers a rappelé que la mise en place de la monétique est intervenue en Algérie dès 1995 avec la création d'une filiale par la Banque d'Algérie. C'est ainsi que l'on a assisté à la naissance de la première transaction de retrait dès 1997. Depuis 2006, date de l'arrivée du paiement en masse, et ce, jusqu'à 2016, le paiement par carte est tombé dans une espèce de profonde léthargie, admet M. Boudiaf. Les statistiques fournies par l'invité du forum d'El Moudjahid font état de 6 millions de retraits contre quelques dizaines de milliers de transactions de paiement annuellement ; un chiffre qualifié d'«insolent» par le conférencier. Dès lors, ajoute-t-il, «nous avons essayé de comprendre les raisons de cette défection des porteurs de cartes bancaires. On a relevé trois paramètres liés au manque de confiance qui peut être dû soit à une méconnaissance ou bien à une insatisfaction de la part des porteurs échaudés ou déçus. L'autre paramètre est lié à un problème de communication de certains porteurs de cartes CIB ne sachant même pas que leurs cartes étaient en réalité des cartes de paiement», a expliqué l'hôte d'El Moudjahid qui a observé que les services concernés ont «entrepris de rehausser» cette confiance perdue en essayant de l'instaurer auprès des porteurs de cartes bancaires.