Abdelaziz Bouteflika jette un autre pav� dans la mare. De Ouargla o� il �tait parti, hier dimanche, poursuivre sa campagne pour le r�f�rendum du 29 septembre, le chef de l��tat lancera : �Mais o� est donc pass� le plan triennal pour la relance ?� Marqu� sans doute par sa derni�re visite en date, en 2004, dans la wilaya perturb�e par de violentes �meutes, Bouteflika a pr�f�r� entamer son meeting par ce volet �conomique. �Je suis venu vous parler, aujourd�hui, de choses tr�s graves, tr�s dangereuses !� l�chera-t- il � la salle omnisports de Ouargla en direction de la foule d�p�ch�e pour lui de toutes les wilayas du Sud-Est (Illizi, El Oued, Tamanrasset, Biskra). �Je me dois de dire, � partir de cette tribune, que le gouvernement est tenu, d�sormais, d�accorder un int�r�t particulier pour les wilayas du Sud.� Il poursuit : �Il faut prendre en charge tous ces probl�mes pour faire taire les fauteurs de troubles.� Sans avertir et sans la moindre raison manifeste, il implique... la France ! �Ceux qui ont colonis� ce pays pendant 130 ans, nous ont laiss� quelques corbeaux, des grenouilles qui ne connaissent rien de l�Alg�rie�. Est-ce la fameuse �main de l��tranger� qui a suscit� les �meutes de Ouargla ? Bouteflika r�pond tout de suite apr�s : �Nous n�accepterons jamais cette politique d�anarchie consistant � ramener des gens du Nord pour prendre des postes d�emploi � des gens du Sud.� C��tait pour cause, l�, la raison principale des �meutes de Ouargla en 2004 �un fonds pour le Sud est une solution raisonnable�, annoncera Bouteflika avant de se ressaisir et d�assener : �L�argent existe en abondance mais pas les projets !� �O� est donc pass�, qu�est-il devenu, qu�a-t-on fait du plan triennal ?�, s�interroge le chef de l��tat. �J�ai eu mal au c�ur en venant ici. Car je n�ai pas trouv� grand-chose � inaugurer. O� est pass� l�argent du plan triennal ?� A rappeler que ce plan de soutien � la relance �conomique, dot� d�une enveloppe de 7 milliards de dollars lanc� en 2001 devrait assurer un second mandat, pour Abdelaziz Bouteflika. Et c�est pour la premi�re fois qu�une voix officielle, � et quelle voix ! � reconnaisse publiquement que cette gigantesque manne financi�re a servi aussi � des fins �mercantiles� des client�les du pouvoir en place. �Inutile que j�aille plus loin. Mon message est clair, vous m�avez compris et je vous ai compris !� Le plan quinquennal, autrement plus consistant avec l�enveloppe astronomique de 55 milliards de dollars, en cours de lancement conna�tra-t-il le m�me destin ? La r�ponse n�est pas ais�e dans un pays o� le pr�sident, en pleine campagne �lectorale pour le r�f�rendum dira ceci : �Heureusement que nous ne sommes pas en p�riode de campagne �lectorale (!!), on aurait dit que je suis venu solliciter vos voix� ! Est-ce dire que le sort du r�f�rendum est scell� d�avance ? �Il y aura une autre �tape apr�s le 29 septembre� Encore une fois, le discours pr�sidentiel d�route : �Sachez que le 29 septembre ne sera pas la derni�re �tape�. A quoi fait-il allusion ? C�est lui-m�me qui sugg�re des pistes. �Certains ici dans la salle me connaissent depuis bien avant mon retour au pouvoir. En 1999, il �tait encore difficile de parler de r�conciliation nationale. Je n��tais ni �radicateur ni de ceux qui coupaient les t�tes. C��tait une guerre civile entre musulmans. Il fallait proc�der par �tapes, par petites injections. La premi�re en a �t� la concorde civile. Moi, je ne veux pas faire une injection mortelle � mon peuple... Je suis venu vous proposer des id�es, les miennes propres que personne ne m�a dict�es. Moi, je ne demande pas l�amnistie g�n�rale au peuple, car m�me s�il me l�accorde, qu�en ferais je ? L�amnistie g�n�rale, il lui faut un terrain, politique et juridique qui n�existe pas encore.� Une nouvelle Constitution par exemple ? Fort probable. Et d�ailleurs l�on ne peut ne pas rappeler que le projet initial de Bouteflika consistait en un double r�f�rendum portant tant sur �l�amnistie g�n�rale� que sur la �r�vision constitutionnelle�. Son insistance sur le fait que �la charte pour la paix et la r�conciliation� soit �mes id�es propres que personne ne m�a dict�es�, n�est pas fortuite. Aussi, Bouteflika ne pouvait pas mieux r�v�ler le blocage au sommet et partant, d�savouer son propre chef du gouvernement Ahmed Ouyahia, qui lui, � partir de Tipasa il y a quelques jours affirmait que �le 29 septembre est la derni�re chance�!