Des informations publi�es par la presse font �tat de la visite prochainement en Alg�rie du rapporteur de la commission des droits de l�homme de l�ONU, charg� de la libert� d�expression. Selon ces informations, le responsable onusien a inscrit l�affaire Mohamed Benchicou, directeur du journal Le Matin, d�tenu � El-Harrach depuis le 14 juin 2003, au titre des �dossiers lourds� qu�il compte �voquer avec ses diff�rents interlocuteurs. Tout en soulignant son importance, le Comit� Benchicou pour les libert�s estime que cette visite s�inscrit en droite ligne de la mobilisation citoyenne, en Alg�rie d�abord, de celle des grandes ONG et des associations de d�fense des journalistes dans le monde qui se relayent efficacement, � travers les campagnes men�es � ce jour, pour exiger la lib�ration de Mohamed Benchicou. La strat�gie de la tension, � l��uvre depuis plus d�une ann�e et qui a culmin� avec l�incarc�ration d�une des plumes les plus prestigieuses du pays, ne laisse plus de doute quant � la volont� du r�gime alg�rien de mettre au pas les m�dias, � travers un harc�lement m�thodique ex�cut� par l�appareil judiciaire ainsi instrumentalis� � des fins politiques. Ces pratiques anti-d�mocratiques s�appuyant sur une loi des plus archa�ques en mati�re de libert� de presse a valu, d�ailleurs, � l�Alg�rie d��tre r�trograd�e en l�espace de quelques ann�es seulement, au rang des Etats les plus liberticides dans le monde, la pla�ant du m�me coup sous les projecteurs de la communaut� internationale elle-m�me. Aussi, le comit� Benchicou pour les libert�s se f�licite-t-il de l�int�r�t port� � l�affaire Benchicou et sa prise en charge par l�instance onusienne des droits de l�homme. Pour le Comit�, cet int�r�t rev�t une double signification : il traduit la pr�occupation de la communaut� internationale devant le recul manifeste de la libert� de la presse et face auquel celle-ci entend agir, en rappelant, d�abord, � l�Alg�rie son devoir de se conformer � ses engagements internationaux en la mati�re. Il s�agit pr�cis�ment de faire entendre aux dirigeants alg�riens du moment qu�il serait illusoire de croire qu�ils pourraient ainsi continuer � �casser du journaliste� � huis clos et dans l�indiff�rence g�n�rale. Il se veut ensuite un message clair � l�adresse des journalistes alg�riens que la communaut� internationale voudrait ainsi assurer du soutien dans leur combat pour la libert� de la presse en Alg�rie et pour lequel Mohamed Benchicou, justement, paye aujourd�hui de sa propre libert�. Alger, le 9 novembre 2005 Le Comit� Benchicou pour les libert�s