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CONTRIBUTION
"CRISE" DU MDS OU COUP DE FORCE Pour une tentative de sa normalisation programm�e ? Par Ahmed MELIANI * (2e partie)
Publié dans Le Soir d'Algérie le 30 - 08 - 2006

Cette d�marche emp�che, enfin, de mesurer les reculs r�els aux plans de la conscience et du rapport de force dus en particulier aux capacit�s du pouvoir, assis sur les m�canismes de la rente, � d�tourner la victoire du peuple sur l�islamisme et � contrarier l�alternative d�mocratique.
Il se distingue bien plus par ses capacit�s � corrompre les �lites politiques, intellectuelles et citoyennes que par ses capacit�s � dig�rer l�islamisme. Le r�le du MDS et des autres forces patriotiques et d�mocratiques n�est-il pas pr�cis�ment d�accompagner l��volution de la conscience au sein de la soci�t� au lieu de la contrarier par la �mise sur le march� de �concepts� qui pervertissent cette conscience ?! L�injection de ces �concepts� trompeurs dans le d�bat au sein du MDS a emp�ch�, pour un moment du moins, de s�interroger sur les raisons du recul des forces d�mocratiques participant dans une large mesure � la d�gradation du rapport de force au sein du pouvoir avec pour effet d��largir le foss� entre une Alg�rie grosse de paix, d�esp�rances et pour une rupture avec le syst�me rentier et un pouvoir d�cid� � p�renniser son h�g�monie en s�appuyant sur l�alliance avec l�islamisme assassin. L�id�e de �fr�missements au sein du pouvoir� renvoyait aux intentions attribu�es au pouvoir et �vitait soigneusement de se r�f�rer � ses discours ambivalents et ses pratiques av�r�es (Bouteflika aurait pris la r�solution de dissoudre le FLN, d�abroger le code de la famille, d�entreprendre des r�formes modernes au niveau de l��ducation�). A chaque fois que les d�veloppements de la situation du pays infirment leurs positions, les tenants de ces �th�ses� revenaient � la charge avec de nouvelles justifications. Les termes du d�bat �taient biais�s parce qu�insaisissables, fuyants, versatiles et �clectiques : on n�est jamais devant le m�me argumentaire. La charge des concepts est extensive � loisir, ils ne sont plus un moyen pour saisir le r�el complexe et pluriel, la r�alit� doit rentrer dans le moule des intentions et des hypoth�ses non v�rifiables. Peut-on fonder la tentative �d�int�grer� le processus initi� par le pouvoir incarn� par Bouteflika en s�accommodant d�arguments tout aussi contradictoires que trompeurs : - L�exp�rience, les discours et les pratiques du pouvoir infirment �les fr�missements�, c�est alors la culpabilisation des d�mocrates et du MDS qui en serait responsable parce qu�ils auraient laiss� seul Bouteflika face aux islamistes. - Le �non� � la charte pour la paix et la r�conciliation nationale l�emporterait largement ; ils occultent ainsi le pl�biscite recherch� par le pouvoir ; mais lorsque le �oui� �l�emporta� au m�pris du large taux d�abstention, �nos redresseurs� �reconnaissent� que la position du MDS de boycott du r�f�rendum lui a permis de rebondir ; cependant ils continuent � sp�culer sur ce qu�aurait pu donner une participation par le �non�. Deux positions oppos�es peuvent-elles aboutir au m�me rebondissement ? - Une fois, il s�agit d�accompagner �les fr�missements au sein du pouvoir� et les possibilit�s qu�ils offrent pour une ��mergence d�mocratique� par la voie �lectoraliste. - Une autre, il s�agit plut�t d�arr�ter la d�gradation du rapport de force et �viter une �ventuelle rupture d��quilibres (argument introduit � la suite de la lettre de Hachemi Cherif au pr�-congr�s de juillet 2005). - Enfin, il s�agit de favoriser un �p�le d�mocratique� pour �ne pas laisser Bouteflika seul dans un face-�-face avec les islamistes �, parce qu�il s�agirait en fait, non plus d�une d�gradation, mais d�une �volution du rapport de force et le processus initi� par Bouteflika serait une �sortie de crise par un tunnel�. La d�marche avance � face voil�e, livr�e au compte-gouttes, mais elle finit par se d�voiler : la transition historique �serait en train d��tre achev�e pour laisser place � l�instauration de rapports capitalistes�, �processus qui serait en train d�absorber la rente et de dissoudre l�islamisme dans les affaires�. Ainsi, �l�islamisme ne constituerait plus une menace� et on ne serait plus face � un mode de distribution rentier dont le seul objectif est de p�renniser l�alliance islamo-conservatrice, d�emp�cher la rupture dont a besoin l�Alg�rie. De telles lectures tournent le dos aux faits, aux �tudes et aux analyses. L� o� beaucoup voient une reproduction �largie d�un syst�me de rente articul�e au capital financier international et le risque de confiner l�Alg�rie au simple r�le de pourvoyeur en hydrocarbures, ces lectures tordent le cou au r�el et y d�c�lent les signes d�une relance �conomique. L� o� d�autres rel�vent un d�sinvestissement dans le domaine de la production, un d�semploi et l�absence d�une v�ritable strat�gie de d�veloppement, ils y voient un �d�veloppement du salariat� qui justifierait la th�se du passage de la rente aux rapports capitalistes. De m�me qu�en lieu et place du recul de l�appareil de production � la faveur d�un secteur tertiaire relevant d�une �conomie de bazar bas�e sur la rente, ils y voient les bienfaits d�une �conomie informelle qui serait en train de muer structurellement sur le mod�le du salariat. L�homog�n�isation du pouvoir est pr�sent�e comme une homog�n�isation des int�r�ts �conomiques de l�islamisme et du pouvoir, dans le sens de d�passement du syst�me rentier. N�est-telle pas en fait une homog�n�isation � profil bas s�appuyant sur un consensus �cul� et us� ; ne donnerait- elle pas, de fait, davantage de poids aux islamistes et aux conservateurs ? L�id�e d�un pouvoir au-dessus des contradictions r�elles qui aurait besoin, pour asseoir sa mainmise, d�islamistes qui int�greraient le jeu d�mocratique et accepteraient le principe de l�alternance et de forces d�mocratiques d�appoint qui investiraient les institutions ne serait qu�un pur leurre et ne ferait que retarder la solution � la crise avec les risques de d�rives aux cons�quences impr�visibles. Avec de tels soubassements, la nomination de Belkhadem � la t�te du gouvernement serait pour ces �normalisateurs�, �le meilleur �quilibre entre ces int�r�ts en transition dans un rapport de force fragile qu�il s�agirait de m�nager�, et ce pouvoir, par une entourloupette magique, serait �pr�t � d�coupler sa survie de celle du syst�me rentier apr�s avoir cristallis� ses int�r�ts en transition dans le cadre de ce syst�me �. Voil� pourquoi le processus men� par ce pouvoir �ne constituerait pas une impasse�, mais une sortie de crise par �un tunnel�, et s�il fallait le d�noncer, �ce n�est pas parce qu�il serait une impasse, mais parce qu�il s�appuierait sur les rentiers�. N�est-ce pas une invitation � int�grer ce processus pour l��humaniser � et le �d�mocratiser� et pour ne pas laisser �Bouteflika seul face � face avec l�islamisme ?� On comprend mieux le sens de la d�marche entreprise par nos �redresseurs�, cit�e plus haut, aupr�s de certains d�mocrates et en intelligence avec des formations et des personnalit�s dans le giron du pouvoir, pour initier un �p�le de d�mocrates� qui int�grerait le processus initi� par le pr�sident et le sortir du �face-�face avec les islamistes�. Cette �initiative� r�v�le � elle seule la volont� de connivence recherch�e avec le syst�me et explique pourquoi les militants, y compris ceux qui �taient embarqu�s dans une d�marche organiciste, sont tenus � l��cart de ce type d�initiative. Elle permet de mieux lire, entre autres, l�initiative de l�exsecr�taire g�n�ral int�rimaire de r�pondre positivement, malgr� l�avis d�favorable du Bureau national, � l�invitation � la conf�rence des cadres de la nation du 14 ao�t 2005 o� le projet de �charte pour la paix et la r�conciliation � a �t� pr�sent�. L�urgence n�est-elle pas dans la n�cessit� de sortir les d�mocrates et les repr�sentants de la soci�t� civile de l�isolement dans lequel veut les contenir le pouvoir ? Ce dernier, m� par le seul objectif de se reproduire, utilise tous les moyens : l�alliance strat�gique avec les islamistes, la r�pression de tous les mouvements sociaux, organis�s ou non, l�utilisation de l��tat d�urgence qui prend de plus en plus l�allure de restrictions des libert�s et de l�expression d�mocratique sur fond de recrudescence des actes terroristes. N�est-ce pas pervertir le r�le d�un parti en le confinant au r�le de �soutien� � un pr�sident quand bien m�me ce pr�sident serait anim� des meilleures intentions ? Ces approches tournent le dos � l�accumulation th�orique au sein et en dehors du MDS li�e � l�appr�ciation de la nature de la crise que traverse l�Alg�rie identifi�e comme �tant une crise de la nature de l�Etat. L�apport du Mouvement dans le domaine de la connaissance de la nature de l�islamisme et son r�le dans une phase de transition est pass� sous silence. L�islamisme serait-il soluble dans les affaires ? De telles approches semblent oublier que les islamistes, toutes tendances confondues, ont bien investi le monde des affaires (de l��conomie parall�le sous le mot d�ordre de �ettijara hallal�, en accusant d�apostasie ceux qui travaillent pour le secteur public ou ceux qui paient l�imp�t � l�Etat pour les courants dits �radicalistes �, jusqu�� l�investissement des secteurs comme la bureautique, l�informatique et la t�l�phonie pour les islamistes dits �soft�). Elles restent muettes sur les raisons de la recrudescence du terrorisme � la faveur de la �charte pour la paix et la r�conciliation nationale� et sur le red�ploiement de l�islamisme y compris dans des r�gions o� il �tait sur la d�fensive (en Kabylie notamment). Ainsi, � en croire les �crits de ces �camarades�, le probl�me de l�Alg�rie ne serait plus �l�intol�rance � de la barbarie int�griste (il s�agit en fait de crimes contre l�humanit� commis par l�int�grisme contre tout un peuple et o� les forces du travail, du savoir, de la production et de la culture ont subi une v�ritable entreprise de g�nocide et d�extermination). Le probl�me serait �l�intol�rance des militants du MDS vis-�-vis de la religion !!! �. L�objectif v�ritable n�est-il pas de ramener le MDS � consid�rer l�islamisme comme une donn�e incontournable dans la gestion de la crise ? Une des pistes d��volution contenue dans notre �valuation de l�apr�s-8 avril 2004 mettait en avant l��ventualit� pour les partis islamistes d�une �volution de type �d�mocratie chr�tienne�. Cependant, cette �ventualit� �tait subordonn�e �
la solution de la crise m�re qui est celle de la nature de l�Etat. Seul un Etat moderne serait capable d�initier et cr�er les conditions d�un processus favorable � ce type d��volution ; les concessions, par contre, � la barbarie int�griste au nom d�une �r�conciliation dite nationale� ne pourraient qu�enfoncer encore le pays dans la crise l��loignant davantage de la v�ritable solution en l�emp�chant d�op�rer les ruptures n�cessaires. M�me si on conc�dait que certaines intentions attribu�es au pouvoir sont fond�es, comme celle d�une �ventuelle absorption des islamistes par les affaires, le r�le du MDS n�est-il pas pr�cis�ment de d�mystifier cette illusion ? Les islamistes mettent d�j� � profit la nomination de Belkhadem pour infl�chir davantage le rapport de force, ils essaient de peser militairement par le regain des actes terroristes, et politiquement par des surench�res largement m�diatis�es (interviews Abassi Madani, Rabah K�bir�). Ne court-on par le risque d�un processus inverse o� l�Etat risquerait une �digestion� par l�islamisme sous l�effet conjugu� de la politique entriste de ce dernier, du regain des actes terroristes, des concessions r�p�t�es et de l�impasse socio-�conomique?
Qu�en est-il r�ellement de l��volution de la situation politique du pays ?
Si l�islamisme a �chou� � s�emparer du pouvoir jusqu�au milieu des ann�es 90 gr�ce aux sacrifices de toutes les forces du travail, de la production, du savoir, des forces de l�ordre et de l�ANP, des patriotes, ce n�est certainement pas pour retomber dans un consensus qui appartient au pass�. Ce type de consensus reproduit le syst�me d�Etat hybride et essaye de donner une nouvelle virginit� � ceux qui ont mis le pays � feu et � sang. Insidieusement, le discours du pouvoir incarn� par Bouteflika s�installe dans un m�lange de modernit�, de �khalifat� et de �dictature �clair�e� ; un peu de mysticisme et beaucoup d�illusions, une soi-disant ouverture d�mocratique mais une pr�f�rence, dans les actes, � l�empathie pour ceux qui ont pris le maquis contre le peuple. Il cr�e l�illusion pour les d�mocrates, il agit en faveur de l�alliance islamo-conservatrice. Maniant le chantage � merveille, il met sur la d�fensive ceux qui ont permis � l�Alg�rie de rester debout et renforce ses capacit�s � se d�tacher y compris du rapport de force qui l�a mis en place pour l�infl�chir davantage � droite. S�il est parfois enclin � reconna�tre le r�le jou� par l�ANP et les forces de l�ordre, en raison m�me de ce rapport de force, il discr�dite le r�le jou� par les patriotes et les d�mocrates, bien au contraire, il les consid�re comme un facteur exacerbant de la crise. Il pervertit le discours r�publicain et le noie dans un discours religieux : il n�est plus question de l�agression barbare de l�int�grisme contre le peuple alg�rien, il s�agit d�une �fitna� ou d�une �trag�die� o� les victimes et les bourreaux sont renvoy�s dos � dos. Il finit par prendre au pi�ge non seulement des forces � l�int�rieur du syst�me, mais aussi des forces s�apparentant aux d�mocrates.
A. M.
A suivre
* Secr�taire g�n�ral par int�rim du MDS


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