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KIOSQUE ARABE
Ouf ! �a n'arrive pas chez nous Par Ahmed Halli [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 17 - 03 - 2008

Les Alg�riens semblent apathiques, indiff�rents � tout ce qui se passe autour d�eux. On les dirait m�me d�sesp�r�s au point de s�accrocher � un illusoire miracle venant d�un homme providentiel� A condition de lui donner ce que la providence ne peut pas lui garantir : un blanc seing pour commencer l� o� il aurait d� finir. En attendant le signal de la ru�e et des marches triomphales vers le sacre, ces Alg�riens au fatalisme rayonnant semblaient surnager dans une douce torpeur.
Les �tals de leurs magasins n�ont jamais propos� autant de vari�t�s de �Kinder� qu�� l�heure des caricatures danoises. Il est vrai que ces braves Danois qui nous offensent nous proposent aussi de l�insuline, pour compenser. Nos compatriotes sont pr�ts � avaler le poison pourvu que l�antidote soit � port�e de main. Je disais donc que les Alg�riens semblaient se d�sint�resser de tout ce qui se passe autour d�eux. Oubli�s les habitants de Gaza � qui nous promettions notre soutien guerrier jusqu�� la disparition du dernier d�entre eux ! Une vid�o montrant sous plusieurs angles le lynchage d�une jeune fille par une jeunesse frustr�e a failli nous aiguillonner. Pr�c�d� d�une folle rumeur situant la sc�ne quelque part du c�t� des nos man�s land urbains, le document nous a r�veill�s en sursaut, juste le temps de changer de c�t�. �Ouf !�, la tuerie se passait en Irak, ce pays expuls� mani militari de la civilisation. �Ouf !�, avons-nous r�p�t� en ch�ur le cri de soulagement du quotidien Al-Watan. Personne n�ignore que chez nous, on ne lapide pas les jeunes filles comme le font ces sauvages Irakiens. En Alg�rie, on crible une jeune fille de balles quand elle refuse de porter le hidjab. C�est rapide, net et exp�ditif. On les �gorge proprement quand elles ont commis la maladresse de tomber enceintes au maquis. Nous affectionnons particuli�rement la m�thode qui consiste � les arroser d�essence et � les enflammer, selon qu�elles exposent leurs charmes ou qu�elles les offrent au tout venant. Nous penserons � recourir aux ex�cutions par jets de pierres, comme les Irakiens, quand le prix de l�essence aura augment� de fa�on inversement proportionnelle � celui de la vie des femmes. Nous aurions pu nous rendormir avec la conscience du devoir accompli et l��me sereine si ce trublion de Djamal Al-Bana n��tait pas encore venu faire des siennes. Le penseur �gyptien a jet� le pav�, rescap� du lynchage irakien, dans la mare o� pataugent nos fantasmes. Selon sa derni�re fetwa, les jeunes hommes et jeunes filles c�libataires ont le droit de s�embrasser. Il sugg�re m�me que des parcs ad�quats soient cr��s dans les villes pour faciliter les choses. La fetwa du cheikh ne fait, en r�alit�, que conforter une r�alit�, � savoir que les pulsions juv�niles s�accommodent mal des carcans moraux et l�gaux. La fetwa relay�e par le quotidien arabophone Ennahar aljadid a fait r�agir de nombreux lecteurs sur le site �lectronique du journal. Toutes les r�actions sont �videmment hostiles � la fetwa et �a se comprend : il ne se passe jamais rien de trouble ou d��rotique dans nos jardins et nos parcs. Tout ce beau monde qui traite Al-Bana de vieillard s�nile, ce que n�est pas assur�ment Karadhaoui, croit dur comme fer, ou autre, en la puret� des sentiers d�rob�s. Les jeunes gens qui se rencontrent dans les all�es isol�es le font pour �changer les derni�res cassettes de pr�ches et les CD de Amr Khaled. Les attouchements illicites, les baisers furtifs et les �treintes fugitives n�existent pas chez nous. C�est peut-�tre bon pour les bords du Nil mais la nouvelle doctrine, qui a besoin au passage de plusieurs mandats pour s�imposer ici, nous pr�munit contre ces tentations dangereuses auxquelles s�abandonnent les peuples d�cadents. C�est la nouvelle doctrine, insidieux dosage de wahhabisme rigoriste et de mal�kisme superstitieux, qui rythme nos r�ponses aux d�fis contemporains. Dans la patrie du fondamentalisme wahhabite, les illumin�s d�hier sont les mod�r�s d�aujourd�hui. Crise de conscience ou repli tactique, des extr�mistes mettent, si l�on peut dire, de l�eau dans leur vin et se d�solidarisent des groupes qui pr�nent la violence. C�est le cas de deux �crivains saoudiens Abdallah Ben Bedjad et Youssef Abakhil, victimes d�un de ces retours de boomerang, comme l�Histoire en concocte souvent. Les deux comp�res ont, en effet, publi� dans le quotidien Al-Riadh au mois de janvier dernier deux articles affirmant que les juifs et les chr�tiens ne doivent pas �tre consid�r�s comme des apostats ou des ennemis de Dieu. Comme la machinerie met du temps � se mettre en branle, ce n�est que la semaine derni�re que la r�ponse de l�oligarchie religieuse est tomb�e. Par l�entremise du cheikh Abderrahmane Al-Barak, une fetwa d�cr�te que les deux �crivains sont des apostats et qu�ils m�ritent la mort en tant que tels. La fetwa somme les deux hommes de se repentir et de renier leurs �crits sinon �ils seront d�clar�s apostats et condamn�s � mort. Ils n�auront pas droit � la toilette mortuaire ni au linceul ni � la pri�re rituelle et leurs proches ne recevront pas de condol�ances�. En attendant l�ex�cution de la sentence, Youssef Abakhil doit �tre s�par� de son �pouse, d�sormais mari�e � un apostat et donc vivant dans le p�ch�. Ce qui rappelle la m�me fetwa, �dit�e par un tribunal contre le penseur �gyptien Nasser Hamed Abou Ze�d, contraint � l�exil. Ce dernier a r�sum� la complexit� de la situation en affirmant qu�il allait intenter une action en justice. �Seulement, a-t-il dit, je ne sais pas aupr�s de qui me plaindre ni contre qui.� Quant � Ben Bedjad qui rappelle ses liens pass�s avec des partisans de Ben Laden, il persiste et signe et accuse l�auteur de la fetwa d�encourager le terrorisme. Que ceux qui craignent des revirements similaires des partisans de la violence chez nous se rassurent. De tels miracles n�arrivent qu�en territoires consacr�s. L�hebdomadaire �gyptien Rose-al-Youssef revient d�ailleurs cette semaine sur le d�veloppement des usines � fetwas via les t�l�visions satellitaires. �voquant le cas de la cha�ne Al-Nas, la revue rappelle qu�� ses d�buts il y a deux ans, la station avait opt� pour la mod�ration. Progressivement, elle a �volu� vers l�extr�misme en se faisant le porte-voix des courants int�gristes, notamment celui des Fr�res musulmans �gyptiens. Rose-Al-Youssef s�appuie sur une th�se de magister, �Les fetwas des nouveaux m�dias et leur impact sur le public�, soutenue par une ancienne t�l�speakerine de Al- Nas, Dou�a Mohamed Ibrahim Medjahed. Cette derni�re a �t� recrut�e par Al-Nas parce qu�elle remplissait une condition majeure : elle portait le hidjab. A ses d�buts, elle a pr�sent� une �mission de vari�t�s tr�s convenable, au sens o� les chanteuses au buste g�n�reux �taient prohib�es. Soudainement, et avec l�arriv�e du cheikh Mohamed Hassan � la direction de la cha�ne, les vari�t�s ont �t� supprim�es et l�extr�misme religieux a commenc� � s�imposer. Puis, ce fut le tour du pr�dicateur Abou Ishaq Al-Howeini de donner l�ultime tour de vis. Sa premi�re fetwa a vis� les t�l�speakerines, en hidjab, dont l�apparition � l��cran a �t� consid�r�e comme illicite (haram). C�est ainsi qu�une dizaine d�entre elles s�est retrouv�e au ch�mage. Sachez, enfin, que le monde arabe fait preuve d�ouverture en direction de ses minorit�s religieuses. Quelques jours apr�s la mort, aux mains de ses ravisseurs, du chef de l�Eglise chald�enne � Mossoul (Irak), le Qatar a inaugur� sa premi�re �glise � Doha. Le repr�sentant du pape � la c�r�monie a salu� l��v�nement et annonc� que des discussions �taient en cours avec l�Arabie saoudite pour faciliter la pratique de leur culte aux chr�tiens du royaume. Vous avez dit : �Ouf !� ?

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