L�islamisation en Alg�rie est soutenue par une volont� politique affich�e. L�instrumentalisation de la religion ne date pas d�aujourd�hui. Nawel Im�s - Alger (Le Soir) - A intervalles r�guliers, l�islam sert de fonds de commerce et les concessions faites aux islamistes sont pr�sent�es comme un mal n�cessaire. La mise en �uvre de la r�conciliation nationale n�a pas arrang� les choses. Pis encore, on assiste � un retour en force du religieux. Des discours dignes d�un autre temps sont accompagn�s d�actes qui trahissent les intentions de leurs auteurs. En annon�ant que �la soci�t� alg�rienne s'est attach�e au saint Coran depuis qu'elle a embrass� l'islam et le Coran repr�sente sa constitution qu'elle n'acceptera point de changer�, le chef du gouvernement, en plus de violer le principe de la libert� de conscience ne fait que l�gitimer la chasse aux non-musulmans men�e tambour battant par le ministre des Affaires religieuses. En moins d�un mois, 25 communaut�s chr�tiennes alg�riennes se sont vu notifier l'ordre de cesser toute activit�. Des Alg�riens convertis au christianisme sont poursuivis en justice et des responsables d��glise sont somm�s de quitter l�Alg�rie car pr�sentant �une menace pour la s�curit� de la nation�. Plus grave encore, une jeune femme risque trois ann�es de prison � Tiaret. Elle a �t� arr�t�e en possession de plusieurs exemplaires de la Bible, ce qui a suffi � son inculpation. C�est dans ce contexte �favorable� que les repentis se sont engouffr�s pour, disent-ils, constituer �une force de propositions�. Encourag�s par ce climat d�l�t�re, ils ne r�clament ni plus ni moins qu�une r�habilitation en bonne et due forme et ils savent que dans un pays qui agite la carte de l�islamisme d�s que cela l�arrange, rien n�est impossible� N. I. UNE JEUNE FEMME RISQUE TROIS ANS DE PRISON POUR POSSESSION DE LA BIBLE Un proc�s atypique � Tiaret ! Mardi dernier, le tribunal de Tiaret a franchi le pas en jugeant une jeune femme pour pratique �sans autorisation d�un culte non musulman�, une premi�re dans les annales puisque jusque-l�, n��taient condamn�es que les personnes poursuivies pour pros�lytisme. L�accus�e, qui risque trois ann�es de prison a, en effet, �t� arr�t�e en possession d�une douzaine d�exemplaires de la Bible, ce qui a visiblement suffi au parquet pour engager des poursuites. L�article 11 de l�ordonnance de f�vrier 2006 fixant les r�gles et conditions d�exercice des cultes autres que musulman n��voque, en effet, que les cas d��incitation, d�utilisation de moyens de s�duction afin de convertir des musulmans � une autre religion dans les lieux publics ainsi que par la fabrication et la distribution de documents imprim�s ou audiovisuels visant � �branler la foi des musulmans�. Battant en br�che ces accusations, la d�fense a tent� par tous les moyens de convaincre le tribunal que la jeune femme ne pouvait faire l�objet de poursuites judiciaires puisqu�elle n�a viol� aucune disposition de loi et que la libert� de conscience est garantie par la loi. Des arguments qui n�ont eu aucun effet sur le procureur g�n�ral qui a requis trois ans de prison dans une affaire o� le minist�re des Affaires religieuses s�est constitu� partie civile. Le verdict est attendu pour mardi prochain, le jour o� six autres membres de la communaut� chr�tienne compara�tront �galement. N. I. La chasse aux nouveaux convertis est ouverte ! Le minist�re des Affaires religieuses a d�couvert une nouvelle menace pour la s�curit� de l�Alg�rie : les nouveaux convertis au christianisme. Ghoulamallah n�a pas h�sit� � dire que ces derniers constituaient une menace pour la s�curit� de l�Etat. Ces d�clarations ont �t� suivies d�actes : 25 communaut�s chr�tiennes alg�riennes se sont vu notifier l'ordre de cesser toute activit� dont 16 �glises appartenant � l'Eglise protestante d'Alg�rie (EPA) et 9 �glises protestantes ind�pendantes. L�ancien pr�sident de l'Eglise protestante d'Alg�rie a d� quitter le pays apr�s un arr�t� d'expulsion dat� du 25 f�vrier. Le directeur chr�tien d'une �cole primaire en Kabylie a �t� suspendu par le minist�re de l'Education. Selon le minist�re, il aurait utilis� l'�tablissement scolaire � des fins d'�vang�lisation. Il ne s�agit l� que de quelques exemples. Totalement int�gr�e dans la soci�t� jusque-l�, la communaut� chr�tienne a subi ces derniers mois de v�ritables pressions que justifie le ministre des Cultes par des d�rives qui mettent en p�ril la soci�t�. Une explication qui n�a pas convaincu les repr�sentants des diff�rentes Eglises qui avaient fait part de leurs craintes face aux pers�cutions. Ghoulamallah a d� m�me s�en expliquer lors d�un t�te-�-t�te avec Mich�le- Alliot Marie qui a fait part de ses craintes de voir l��tau se resserrer autour de la communaut� chr�tienne. N. I. Le d�rapage verbal de Belkhadem ! Etonnante d�claration de Belkhadem qui n�est certainement pas fortuite ! Le chef du gouvernement, qui pronon�ait jeudi dernier une allocution � l�occasion du lancement de la �Caravane des chevaliers du Saint Coran�, n�a pas h�sit� � dire que �la soci�t� alg�rienne s'est attach�e au Saint Coran depuis qu'elle a embrass� l'islam (�), le Coran repr�sente sa Constitution qu'elle n'acceptera point de changer�. Le chef du gouvernement, qui n�a jamais cach� ses accointances avec les islamistes, fait ainsi fi de l�article 36 de la Constitution qui stipule que �la libert� de conscience et la libert� d'opinion sont inviolables� et ne fait que confirmer que la tentation de c�der une fois de plus � l�islamisme est encore forte� N. I. Le retour en force des "repentis" ! Ce qui n��tait que rumeur est en passe de se confirmer : les terroristes �repentis� comptent se constituer en une �force de propositions� pour arracher des �droits�. Ceci ne fait que confirmer ce que Farouk Ksentini avait d�clar� il y a de cela quelques semaines. Il avait, en effet, fait savoir que son institution avait saisi la pr�sidence de la R�publique afin que soit examin� le �cas des repentis�. Ces derniers ne r�clament ni plus ni moins que leur casier judiciaire soit blanchi et qu�ils puissent r�int�grer leurs anciens postes. Une p�tition en ce sens est en circulation. La parade a visiblement march� puisque sur les colonnes du journal arabophone Ennahar, le responsable de la cellule judiciaire charg�e de la mise en place de la charte pour la r�conciliation nationale affirme qu�une rencontre est pr�vue avec ces repentis pour �tudier leurs dol�ances. De son c�t�, Djamel Ould Abb�s, le ministre de la Solidarit� nationale, affirmait jeudi dernier que les dossiers d�indemnisation dans le cadre de l�application de la charte pour la paix et la r�conciliation nationale seront trait�s avant la fin juin. Selon ses dires, il s�agit d�indemnisations des �familles d�munies, �prouv�es par l�implication d�un de leurs proches dans le terrorisme et des personnes ayant fait l�objet de licenciement pour des faits li�s � la trag�die nationale�. Il ne s�agit en fait ni plus ni moins que d�une r�habilitation de ceux qui il n� y a pas si longtemps semaient la terreur !