La plupart des investisseurs qui se sont lanc�s ces derni�res ann�es dans la production du lait de sachet, des yaourts et du fromage, rencontrent quotidiennement de nombreux probl�mes, notamment l�indisponibilit� de la mati�re premi�re : la poudre de lait. Le premier Salon international du lait (Silait) et ses d�riv�s qui a ouvert ses portes, hier au Palais des foires et des expositions des Pins-Maritimes � Alger, pr�sente une bonne opportunit� pour ces jeunes producteurs de crier leur difficult� et leur d�sarroi, � un moment o� les prix du lait en poudre ne cessent d�augmenter sur le march� mondial. Ly�s Menacer - Alger (Le Soir) - De nombreux participants au Silait d�Alger affirment �tre mal approvisionn�s en poudre de lait dont le monopole est d�tenu par l�Office national interprofessionnel du lait (Onil). �Nous sommes loin de nos capacit�s r�elles de production parce que l�Onil nous alimente par petites quantit�s en poudre. La quantit� de lait et des autres produits que nous fabriquons ne suffit m�me pas � couvrir nos frais et � d�velopper notre entreprise�, affirme le repr�sentant d�une laiterie implant�e � Tlemcen. La poudre de lait, utilis�e � plus de 80% dans la production laiti�re par ces jeunes entreprises, est distribu�e en quantit�s insuffisantes, si l�on se fie � leurs d�clarations. Selon certains d�entre eux, l�Onil favoriserait certaines entreprises en leur fournissant de la poudre de lait en quantit�s qui d�passent de loin leurs besoins. Certains parlent m�me d�une fuite organis�e de cette mati�re et sa redistribution dans le march� noir. Sp�cialis� dans le lait pasteuris�, un producteur install� dans la wilaya de Bordj Bou-Arr�ridj affirme utiliser uniquement la poudre de lait pour la fabrication de ses produits. �Quand j�ai ouvert mon entreprise en 2004, je collectais du lait cru chez les �leveurs de la r�gion qui n�ont pas tard� � me quitter au profit des grands groupes nationaux et internationaux, sp�cialis�s dans la fabrication des yaourts et des fromages �, affirme-t-il, en accusant les services agricoles de manque de soutien et de favoritisme envers des firmes �trang�res. Un fabricant de lait naturel cru, dont l�unit� de production est situ�e � Gharda�a, pr�f�re parler des probl�mes auxquels font face les �leveurs de sa wilaya. �Quand j�ai ouvert mon unit� en 2003, il y avait trois �leveurs seulement qui produisaient 120 litres/jour. En 2008, leur nombre a atteint les 55 pour une capacit� de production de 10 000 litres/jour. Mais la plupart d�entre-eux sont d�j� d�courag�s et travaillent presque � perte � cause de la chert� des aliments de b�tail�, d�clare le g�rant de cette laiterie. �Au lieu de subventionner la poudre de lait, l�Etat devrait penser � subventionner les �leveurs pour arriver � offrir aux consommateurs des produits � 100% fabriqu�s � partir du lait naturel cru�, ajoutera-t-il, l�air convaincu par ce choix. L�acc�s au cr�dit bancaire pose aussi probl�me � d�autres producteurs de lait qui envisagent le renouvellement de leurs �quipements ou � ceux qui d�sirent se lancer dans la fabrication d�autres produits. Il faut souligner que la majorit� des exposants rencontr�s au Silait sont r�unis autour d�entreprises familiales et affirment ne pas pouvoir r�sister longtemps devant les grands groupes, si les responsables concern�s au niveau de l�Etat ne se d�cident pas � prendre en charge leurs probl�mes. �Nous avons besoin du soutien de l�Etat pour continuer � travailler et � sauvegarder les emplois cr��s. Sinon, nous risquons la fermeture et cela ne fera que favoriser les firmes �trang�res exportatrices de devises vers leurs pays�, alerte un producteur venu de la wilaya de S�tif. Le ministre de l�Agriculture �tait absent � l�ouverture de Salon qui a aussi regroup� des entreprises sp�cialis�es dans la fabrication, la vente et l�installation du mat�riel agricole. C�est son secr�taire g�n�ral qui a effectu� le d�placement au salon pour �couter les dol�ances des exposants.