Ceux, le g�n�ral Buchwalter et ses �g�ries tapies dans l�ombre parisienne, qui ont reformul�, treize ann�es apr�s, l�interrogation autour de l�assassinat des moines de Tibhirine, se sont englu�s dans la nasse dans laquelle ils ont voulu prendre l�arm�e alg�rienne. La tentative leur a �t� plus que dommageable. Mais pourquoi ont-ils tent� le diable ? Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Dans cette affaire, il serait pour le moins l�ger que de conclure � la seule s�nilit� d�un g�n�ral � la retraite. Ayant offici� en tant qu�attach� de d�fense � l�ambassade de France � Alger au moment des faits, Buchwalter restait le seul et le plus � m�me de pr�tendre � valider une autre version sur l�assassinat des moines de Tibhirine impliquant l�arm�e alg�rienne. D�posant devant le juge Tr�vidic, il �tait, � n�en point douter, dans ce r�le. Sauf qu�il joua pi�trement, au point de ne produire, au bout de la d�position, qu�un babillage tout juste bon � servir de passe-temps aux m�g�res. Du coup, indubitablement, ce sont tous les attendus de son t�moignage qui partirent � vau-l�eau. La campagne pour le �qui-tue-qui ?� ne s�est pas relanc�e. Apr�s quelques rat�es, la machine est retomb�e en panne. Le g�n�ral Buchwalter ne semble avoir eu le souci de produire une version vendable sur l�assassinat des moines de Tibhirine. D�ailleurs les experts militaires, alg�riens comme fran�ais, ont ri de ses affabulations � propos d�h�licopt�res qui mitraill�rent un bivouac, touchant les 7 religieux au niveau de tout le corps sauf � la t�te. De l� appara�t que Buchwalter a eu pour r�le de seulement produire une th�se et que d�autres se chargeraient de la doter des prolongements � m�me de servir leurs desseins inavou�s. On le comprend ais�ment maintenant qu�on sait que c�est l�avocat de la partie civile, Me Baudouin, qui a fourni � la presse fran�aise les �l�ments de la d�position de Buchwalter. On n��bruite pas par amusement et sans calculs pr�cis les secrets d�une instruction judiciaire. Si Me Baudouin l�a fait, c�est qu�il �tait plus qu�int�ress� par la relance du fameux �qui-tue-qui ?� Mais qui pouvait profiter d�une relance de la campagne pour le �qui-tue-qui ?�, du moins � quoi pouvait-elle servir ? Ancien de la DST, Yves Bonnet a fourni un �l�ment d�analyse, une piste � explorer. Intervenant dans la r�cente pol�mique soulev�e par la d�position de Buchwalter, Yves Bonnet a rappel� la m�sentente qui envenimait � l��poque des faits la relation entre la Direction g�n�rale de la s�curit� ext�rieure (DGSE) et la Direction de la surveillance du territoire (DST). Il a not� que la DGSE, � laquelle appartenait le g�n�ral Buchwalter, avait engag� les n�gociations avec le GIA, en tenant bien � l��cart le commissaire de la DST � l�ambassade de France � Alger. Yves Bonnet a attest� aussi que la DST entretenait de bonnes relations avec les services de s�curit� et de renseignements alg�riens, contrairement � la DGSE qui, elle, en avait et a toujours des relations �ex�crables.� Serait-ce donc ce vieux compte que la DGSE et la DST ont voulu solder � travers cette remise au go�t du jour de l�affaire de l�assassinat des moines de Tibhirine ? Il n�est pas impensable que ce soit le cas. Une guerre entre services fran�ais sur fond de pol�mique autour de l�assassinat des moines de Tibhirine. Une guerre qui, certainement ne tiendrait pas � l��cart les autorit�s politiques fran�aises, du moins celles qui auraient � l�id�e d�user de la campagne pour �le qui-tue-qui ?� comme d�un chantage sur les autorit�s alg�riennes. Que ce soit pour des desseins proprement politiques ou pour des vis�es �conomiques. L�Alg�rie compte un matelas d�investissements de 150 milliards de dollars. Mais que la tentative de relance de l�affaire des moines de Tibhirine assassin�s en 1996 proc�de de la guerre entre services fran�ais ou cache des vis�es politiques, elle n�aura �t�, en d�finitive, qu�une affaire franco-fran�aise.