Le m�tier de boulanger est-il en voie de disparition ? L�Association des boulangers tire la sonnette d�alarme. Sur les 15 000 boulangeries recens�es � travers le territoire national, 3 000 ont baiss� rideau depuis 2000. Pour l�Union g�n�rale des commer�ants et des artisans alg�riens (Ugcaa), il y a p�ril en la demeure. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Le plus grand nombre de boulangeries ayant cess� leur activit� a �t� recens� durant l�ann�e 2009. �Si rien n�est fait en direction de cette cat�gorie de commer�ants, la crise du pain va s�installer � moyen terme�, explique M. Boulanouar qui ajoute qu��il est urgent que des mesures soient prises pour �viter une situation de crise�. Notre interlocuteur ne fait que confirmer les propos tenus derni�rement par le pr�sident du Comit� national des boulangers affili� � l�UGCAA. Ce dernier a, en effet, lanc� un appel pour un retour de l�imp�t sur le forfait unique, en l�occurrence l�IRG. Et les boulangers demandent au gouvernement de les aider financi�rement. �Il faut qu�on instaure le m�me syst�me que celui mis en place pour la fili�re du lait�, a pr�conis� M. Boulanouar. En somme, entre les boulangers qui souhaitent augmenter leur marge b�n�ficiaire de leur activit� et l�Etat qui emp�che, par le d�cret-loi du 13 avril 1996, toute augmentation du prix du pain, l�on est en plein dialogue de sourds. En Alg�rie, le prix du bl� est fix� librement par les professionnels du secteur, mais cela reste en fonction du march� international. L�Office alg�rien interprofessionnel des c�r�ales (OAIC) importe le bl� tendre avec lequel il approvisionne les minoteries, dont certaines ont augment� le prix du bl� alors que d�autres se sont tout simplement retir�es du march�. �Les meuniers et les boulangers ne sont pas en mesure de revoir les prix � la hausse : ils sont oblig�s de vendre au prix r�glementaire. Les meuniers ont sp�cul� sur le prix de la farine et voulaient qu�elle soit vendue � plus de 2 000 DA mais, les boulangers n�ont pas pu s�adapter � cette augmentation�, explique-t-on. A titre d�exemple, en 2004, le prix du bl� s��tait stabilis�. L�Etat �tait intervenu en faveur de la stabilisation du prix de la farine par l�interm�diaire de l�OAIC pour permettre l�introduction d�un tarif r�glement� du pain. Le probl�me ne r�side pas seulement dans le prix de la farine mais dans celui du gasoil, revu � la hausse depuis la loi de finances de 2005, sachant qu�� l�int�rieur du pays, on a recours aux fours � mazout pour fabriquer du pain. A cela s�ajoute une nouvelle charge, celle du prix de l�eau qui entre, elle aussi, dans la composition du pain. Plus de charges, donc moins de gains pour les boulangers. Cons�quence : les co�ts de fabrication du pain ont augment�, entra�nant des conditions de travail de plus en plus pr�caires pour les boulangers, qui travaillent quasiment � perte. D�un autre c�t�, le pain reste l�aliment de base des Alg�riens. Pendant ce temps, l�Etat refuse de toucher au prix du pain, un produit strat�gique dans la mesure o� il n�est pas question d�appauvrir davantage la population. Les syndicats de boulangers proposent comme solution une marge b�n�ficiaire � m�me de rentabiliser leur activit�, mais l�Etat s�y oppose fermement. La solution semble ainsi incomber aux seuls pouvoirs publics. Et un abattement fiscal en faveur des boulangers pourrait �tre un d�but de r�glement du probl�me. Mais pour l�heure, les professionnels de la fili�re tirent la sonnette d�alarme : les boulangeries ferment l�une apr�s l�autre, la crise du pain pointe � l�horizon. A moins que� A. B.