Le travail réalisé par les associations andalouses à travers toutes les villes d'Algérie durant les dernières décennies a porté ses fruits. Les 15es journées Andaloussiates El Djazair vont encore le prouver. Les journées Andaloussiate El Djazair qui seront organisées à partir de jeudi prochain à la salle Ibn Khaldoun d'Alger vont prouver une nouvelle fois que le travail réalisé durant les dernières décennies par les nombreuses associations andalouses a bien donné ses fruits. Ces journées organisées pour leur 15e édition par l'établissement Arts et culture vont attirer le public, composé non seulement de familles et de personnes initiées à la musique andalouse, mais de jeunes qui ont découvert les vraies valeurs de la chanson andalouse et cette musique reposante qui fait du bien à la santé. Ce bon résultat revient non seulement à ces associations qui font un travail de proximité, mais aussi à ces chanteurs et chanteuses qui ont su lors de leurs nombreux concerts comment attirer les jeunes en leur interprétant des chansons rythmées et connues avant de les initier à la chanson andalouse. C'est le cas par exemple de la grande Nassima Chabane qui a repris des chansons chaâbies et kabyles lors de ses concerts et dans ses albums où elle a chanté même en français. Le grand public a été attiré vers l'andalou par les reprises de chansons de Guerouabi et de Cheikh Hasnaoui mais aussi par le hawzi. Donc, le travail des associations et de ces chanteurs a bien donné ses fruits. L'andalou pour tous Pour rappel, dans les années 1960- 1970, il n'y avait que quelques associations andalouses à travers le pays et on croyait qu'il fallait être d'une famille noble pour y accéder. Heureusement qu'aujourd'hui, les choses ont bien changé. Les journées Andaloussiate El Djazair qui verront la participation de chanteurs connus et moins connus et de nombreuses associations vont attirer, comme tous les autres festivals nationaux et internationaux organisés à travers le pays, beaucoup de monde. A Alger, Blida, Mostaganem, Tlemcen, Béjaïa etc., la musique andalouse attire de plus en plus d'amateurs qui assistent en force aux soirées organisées régulièrement à travers presque toutes les villes d'Algérie, notamment celles du nord. Mis à part les anciennes associations telles que la doyenne El Moussilia d'Alger, El Fekhardjia, El Widadia de Blida qui ont été créées depuis déjà des dizaines d'années, d'autres comme El Djenadia de Boufarik, Ahbab Sadek Bedjaoui à Béjaïa ou Dar El Gharnatia de Koléa, sans compter les dizaines d'autres troupes qui activent à Cherchell, Miliana ou Tlemcen où l'andalou fait partie de la vie familiale. Bien que les éditeurs continuent à préférer l'enregistrement de chansons commerciales, l'andalou a trouvé la place qui lui revient grâce à ces associations qui travaillent assidûment, même si souvent, il manquent de moyens et de budget. Il faut noter que l'office national des droits d'auteur et droits voisins (ONDA) joue également un rôle pour encourager la chanson du patrimoine en enregistrant des coffrets de chanteurs d'andalou, de hawzi etc. D'ailleurs, lors de divers événements culturels, l'ONDA ne rate pas l'occasion d'offrir les coffrets de chanteurs du patrimoine. L'attrait des jeunes L'amour de la musique andalouse et le travail réalisé par certains mélomanes au niveau des associations est toutefois le plus grand levier pour la mise en avant de cette musique qui attire de plus en plus les jeunes. Le travail fait au niveau des conservatoires est également à signaler car beaucoup de jeunes musiciens et chanteurs amateurs de Chaâbi ont compris qu'en passant par l'école andalouse, ils se prépareront mieux pour une carrière professionnelle car, il faut le rappeler, l'andalou est la véritable base du Chaâbi et du Hawzi. Pour la réussite de Andaloussiate El Djazair, l'établissement Arts et culture de la wilaya d'Alger a concocté un bon programme en invitant des chanteurs tels que Rym Hakiki qui passera lors de la soirée inaugurale ce jeudi aux côtés de l'association Errachidia de Cherchell. Durant ce festival qui se tiendra durant les trois prochains week-ends, il y aura de prestigieuses associations telles que El Djenadia de Boufarik, El Amraouia de Tizi Ouzou, El Moutribia de Biskra, Ahbab Sadek Bedjaoui de Bedjaia et El Djazira que dirige le professeur Bachir Mazouni. Il y aura également l'orchestre dirigé par Smain Hini et la chanteuse Imane Sahir. Les associations Nassim El Andalous, Cortoba et celles Beaux-arts d'Alger qui est parmi les plus anciennes d'Algérie pourraient créer des surprises en présentant de nouvelles voix. Il aurait été toutefois préférable d'organiser ce mini festival d'affilée au lieu de le programmer durant des week- ends espacés.