Un important rush a été enregistré, hier, au premier tour de l'élection présidentielle russe. Les observateurs ont noté que l'élection de 2018 intéresse davantage d'électeurs qu'en 2012. Favori, Poutine qui bénéficie d'une grande popularité dans le pays, a voté, hier, dans un bureau de Moscou. Pour ce premier tour de la présidentielle russe, le taux de participation atteignait 52,71% à 16h heure française. Il s'agit d'un taux de participation supérieur à celui, de l'élection présidentielle de 2012, à la même heure. A 17h heure, 40 000 bureaux de vote ont déjà fermé. Paris, où les Russes vivant en France peuvent prendre part au scrutin, a de son côté fait savoir qu'elle ne reconnaissait pas le vote dans la péninsule de Crimée, rattachée à la Russie en 2014. Les habitants de la péninsule, à majorité russophone, avaient alors décidé par référendum de rejoindre la Russie, peu après le coup d'Etat ayant conduit à la destitution du président ukrainien Viktor Ianoukovitch. Le ministre ukrainien de l'Intérieur Arsène Avakov a annoncé que la police et la Garde nationale empêcheraient les 72 000 citoyens russes vivant dans le pays de déposer leurs bulletins dans les missions diplomatiques. L'acteur Gérard Depardieu, détenteur de la nationalité russe, a rempli son devoir de citoyen à Paris. L'opposante et candidate Ksenia Sobtchak, 36 ans, qui mettait son bulletin dans l'urne. Contrairement à Alexeï Navalny, qui a appelé au boycott du scrutin, Ksenia Sobtchak a maintenu l'appel à participer au vote. Des cosmonautes russes ont voté ce 18 mars à la présidentielle dans un bureau de vote mis en place au cosmodrome de Baïkonour. L'élection présidentielle russe a lieu à un moment où le président Poutine est attaqué par certains pays occidentaux. Le Kremlin dit que Poutine est ciblé parce que la Russie soutient Damas dans la lutte contre les terroristes de Daech. Moscou accuse certains pays, dont Washington, de soutenir les terroristes du Front El Nosra contre Damas. Téhéran, Moscou et Damas luttent contre Front El Nosra, Ahrar El Cham et Daech. Enthousiasme des électeurs Le taux de participation à l'élection présidentielle russe de 2018 est supérieur à celui de 2012, a dit à un média russe le vice-Président de la Commission électorale centrale de Russie qui a énuméré certains des facteurs expliquant cette tendance. Le vice-Président de la Commission électorale centrale de la Fédération de Russie, Nikolaï Boulaev, a indiqué au média russe que le taux de participation à l'élection présidentielle du 18 mars 2018 était supérieur à celui du 4 mars 2012. Il dit que trois facteurs expliquent cette tendance. Le premier d'entre eux est le fait que les électeurs comprennent que leur avenir dépend d'eux-mêmes. «Quand on pense à son avenir, on comprend qu'il faut faire un choix ici et maintenant. Je pense qu'aujourd'hui, la situation pousse chacun d'entre nous à faire son choix ici et maintenant», a expliqué M.Boulaev. Le travail efficace de l'administration à différents niveaux est le deuxième facteur qui explique que le taux de participation est en hausse par rapport à celui de l'élection de 2012. «Lors de cette campagne électorale, le système électoral, tout comme les pouvoirs exécutif et législatif ont fait montre de beaucoup de respect à l'égard des électeurs et les ont assurés que leur vote était important. J'estime que le travail de communication accompli pendant cette période est sans précédent dans l'histoire de la Russie», a souligné M.Boulaev. Il a ajouté que des membres de la Commission électorale s'étaient rendus dans les localités les plus reculées et les plus difficiles d'accès en Russie, celles qu'on ne peut atteindre qu'en hélicoptère ou à pied, pour donner la possibilité de voter à tous les électeurs. «Il a fallu 10 jours pour atteindre certaines localités. Chaque fois, les vols étaient retardés à cause du mauvais temps», a raconté l'interlocuteur de Sputnik. Le troisième facteur qui explique la hausse du taux de participation au scrutin présidentiel de 2018 est le fait que les jeunes se sont déplacés pour voter, a-t-il indiqué. «Quand nous ferons le bilan, nous verrons que la jeunesse a activement participé [au vote, ndlr] ce jour-là», a indiqué Nikolaï Boulaev. La Russie a réussi à élaborer des mécanismes efficaces pour prévenir et identifier des fraudes électorales. «Dans aucun pays du monde, il n'existe les mesures pour assurer la transparence [du scrutin, ndrl] que nous avons mises en place aujourd'hui», a déclaré l'interlocuteur de Sputnik. Il est possible d'observer en temps réel le processus électoral dans tous les bureaux de vote et la procédure de dépouillement, a-t-il précisé. Bien sûr, dans ces conditions de transparence, toutes les infractions, même les plus minimes, sont visibles. Nous ne les cachons et n'essayons pas de le faire. Nous les mettons en évidence, a dit Nikolaï Boulaev. La présidentielle russe se tient le 18 mars dans les 85 régions du pays, dans plus de 97.300 bureaux de vote en Russie et dans 401 bureaux de vote à l'étranger. 100 millions de personnes pourront voter. Cette année, les deux nouvelles régions du pays, la Crimée et Sébastopol, rattachées à la Russie suite à un référendum en 2014, participent également à l'élection.