L'initiative lancée par un groupe de personnalités nationales dans l'objectif de contribuer à un véritable «changement dont a besoin le pays», et qui consiste en un espace dénommé «Citoyenneté- Démocratie» traduit en langue arabe par «Mouwatana» a fait réagir Ibtykar. Ce mouvement n'a pas attendu pour dénoncer ce qui semble être une usurpation ou un plagiat, réclamant la propriété du nom Mouwatana qui semble avoir été déjà donné à une autre initiative il y a de cela une année. «Nous ne pouvons tolérer l'utilisation de la dénomination Mouwatana pour désigner l'initiative des cosignataires de la lettre ouverte au président de la République», dénonce Ibtykar dans un communiqué rendu public. Cette dénomination, à en croire les précisions du mouvement, «reprend le nom originel de notre plateforme citoyenne et politique Mouwatana.tech». Il rappelle, d'ailleurs, à titre de preuve, que celle-ci a été présentée au grand public «lors de la conférence de presse tenue à Alger le 4 décembre 2017», détaillée dans la newsletter d'Ibtykar du 21 décembre 2017, outre le fait qu'elle soit «relayée» dans la presse locale et internationale. Plus que ça, l'initiative d'Ibtykar est «hébergée en ligne au nom du domaine homonyme www.mouwatana.tech», précise-t-il dans le communiqué. Pour rappel, les cosignataires d'une lettre ouverte adressée le 26 mai dernier au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ont lancé en début de semaine «l'espace de concertation et d'initiatives pratiques» dénommé «Citoyenneté- Démocratie» (Mouwatana). Son objectif étant de «contribuer au véritable changement dont a besoin le pays», et «rassembler le maximum d'Algériens pour faire hâter le départ de ce régime et de préparer les véritables conditions d'une transition pacifique». Mais le mouvement Ibtykar qui, semble-t-il, a immédiatement relevé cette «reprise», n'a pas tardé à réagir. Bien qu'il se soit «réjoui» que ses valeurs et ses idées «soient partagées et inspirent, aujourd'hui, de nouvelles formations politiques qui souhaitent agir pour le changement», le mouvement ne compte pas se laisser faire, encore moins que son mérite et ses efforts soient «usurpés» si l'on ose le terme, par d'autres acteurs politiques ou de la société civile. «Le changement ne viendra qu'en faisant converger l'ensemble des forces issues des sociétés civile et politique, cela doit se faire dans le respect de tous et avec la reconnaissance du travail de chacun», met en garde le mouvement qui dit avoir travaillé, depuis sa fondation en 2015, pour fédérer les voix démocratiques afin de peser sur le rapport de force et construire une alternative politique démocratique pour l'Algérie. Cette polémique sur la dénomination de la démarche du groupe de personnalités dont l'ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, le sociologue Nacer Djabi, l'ancien ministre Ali Benouari, l'écrivain Yasmina Khadra et le président de Jil Jadid, Djilali Soufiane, risque désormais de porter un coup à l'initiative. Et pour cause, il y va de la crédibilité de ses initiateurs, surtout qu'elle s'adresse en premier lieu aux citoyens appelés à y adhérer afin d'atteindre les objectifs tracés. En effet, il serait difficile à la population de s'associer à un projet qui non seulement est mal entamé, mais «voudrait» marcher sur les efforts des autres, si l'on en croit les justificatifs d'Ibtykar.