Ce vendredi, le ministre de la culture Azeddine Mihoubi qui était invité par le journaliste Hmida Layachi sur la nouvelle chaîne «El Hayat» a parlé d'argent. Le ministre de la culture Azeddine Mihoubi, qui dès son installation à la tête du secteur culturel, avait décidé de réduire les budgets de certaines activités, notamment les festivals a expliqué ce vendredi les motifs l'ayant mené à prendre ces décisions. Mihoubi, qui avait réduit la périodicité de certaines manifestations et décidé de limiter la participation étrangères des stars au profit des artistes algériens, a bien raison. A ce sujet, le ministre de la culture a indiqué que la somme que prend un chanteur ou chanteuse (1 à 1,5 milliards de centimes) pour deux heures de gala pourrait être utilisées ailleurs. Mihoubi qu'on peut critiquer pour d'autres choses, a bien raison car les milliards dépensés à ce jour lors des festivals tels que ceux de Timgad et Djemila n'ont pratiquement rien laissé de concret pour notre culture. Le temps où on jetait l'argent On devrait mettre fin au temps où l'on ramenait des chanteuses qui ne doivent leur célébrité qu'à leurs déhanchements. Avec un milliard pour une seule soirée, on aurait pu restaurer une salle de cinéma ou même la construire. Au lieu de ramener un chanteuse de bas niveau, on aurait pu inviter une algérienne de meilleur niveau en la payant à moindre prix et en dinar. Avec un milliard, on aurait pu construire une petite salle pour des concerts ou des représentations théâtrales. Ce petit calcul n'est fait que pour le prix d'une seule soirée. Imaginons l'argent que l'Algérie a perdu en invitant dans différentes manifestations, des chanteurs étrangers qui n'ont même pas le niveau d'un chanteur algérien moyen. C'est vrai qu'il faut toujours inviter, à l'occasion des stars comme Majda Erroumi ou Kadhem Essaher, mais cela ne doit pas ouvrir la porte à des invitations aux chanteurs de deuxième classe qu'on paye à devises fortes. Si des organismes qui se sont spécialisées dans l'organisation de ces festivals très coûteux tels que l'ONCI avaient mis de côté tout cet argent, on aurait pu offrir à tous les jeunes algériens des guitares. On aurait pu doter toutes les associations, écoles et lycées de pianos. On aurait pu financer des formations pour des professeurs de musique pour nos écoliers, collégiens et lycéens. Combien coûte un violon ? Il est temps de penser à une bonne gestion pour encourager la pratique artistique au lieu de jeter de l'argent dans des manifestations qu'on oublie des leur clôture. Les leçons du passé doivent nous servir. On devrait se demander combien coûte aujourd'hui une guitare, un violon ou une clarinette. Nos jeunes ne peuvent pas se permettre d'acheter un instrument de musique. Au lieu d'organiser des manifestations chaque mois, on devrait mieux réduire les dépenses et les utiliser pour exonérer des taxes ceux qui importent les instruments de musique notamment pour les enfants. Dans les années 1970, les guitares, clarinettes, violons et batteries étaient exposés dans les monoprix à très bas prix. On trouvait même des xylophones. C'est en baissant les prix des instruments et en construisant des conservatoires qu'on forme de vrais artistes. Si on y avait pensé à temps, ce seraient nos chanteurs qui seraient appelés à chanter dans des festivals cultures à l'étranger et non le contraire. Pour ce qui est de la réduction des budgets des festivals, le ministre a bien raison pourvu que cet argent soit utilisé à bon escient.