L'ouverture, hier, de la deuxième session parlementaire de la huitième législature a été, pour l'opposition, l'occasion de réitérer ses convictions, quant au rôle dévolu à l'institution législative qui, de son avis, a perdu de sa valeur. Des partis politiques ont profité de la cérémonie d'ouverture, pour réclamer plus prérogatives pour les deux chambres du Parlement, dans l'espoir de les voir peser face au pouvoir exécutif. Le Front des forces socialistes (FFS), dont le groupe parlementaire a boycotté la cérémonie, a dénoncé d'ailleurs «la mainmise du pouvoir exécutif sur l'appareil législatif». Ce dernier «est réduit à un comité de soutien des politiques échouées et défaillantes, qui mettent en péril l'avenir du pays et tous les horizons de changement et de transition, pouvant placer l'Algérie parmi les pays démocratiques et sociaux», critique le parti, dans une déclaration rendue publique à l'occasion. Le FFS estime que «les algériennes et les algériens souhaitent avoir un Parlement souverain, qui exerce son rôle constitutionnel et représente le peuple, légifère en son nom, répond à ses aspirations et aux défis auxquels fait face le pays». Hélas, «malheureusement, le Parlement truqué est loin de ses missions constitutionnelles et des aspirations du peuple», regrette-t-on dans le document, dans lequel le plus vieux parti de l'opposition revient sur le contexte dans lequel intervient cette session parlementaire. Un contexte politique, économique et social «flou» et marqué, selon lui, d'«inquiétudes sur l'avenir du pays». Le groupe parlementaire du FFS accuse la majorité, qu'il qualifie de «truquée», d'exceller «à violer la constitution», évoquant «la fuite du gouvernement à présenter le bilan annuel, et la déclaration de politique générale», ainsi que «la tergiversation de l'APN à présenter le projet de règlement intérieur». Réponse à Bouhadja Le Mouvement de la société pour la paix (MSP), a, de son coté, demandé de redonner à l'institution législative son véritable rôle. «Nous demandons de consacrer le véritable rôle du Parlement, pour qu'il exerce sa mission de contrôle législatif, dans le cadre de la séparation et de l'équilibre des pouvoirs», indique le groupe parlementaire du parti d'Abderrezak Makri dans un communiqué. Le MSP exige que cette séparation des pouvoirs «soit consacrée dans la révision du règlement intérieur du Parlement». Pour sa part, le Parti des travailleurs (PT), a défendu l'idée d'une Assemblée constituante, laquelle est au centre de sa dernière initiative, qui consiste à réunir 1,5 million de signatures pour demander au président de la république de convoquer son élection. Ramdane Tazibt, député du parti de Louisa Hanoune, a, dans ce sens, critiqué le discours de Saïd Bouhadja, président de l'APN, qui a, indirectement, décliné cette revendication. «On ne comprend pas pourquoi le président de l'APN parle de l'Assemblée constituante pour dire qu'elle est dépassée. Ce n'est pas de son ressort. Il est député du FLN, et doit respecter le multipartisme, et ne représente pas une autorité pour répondre négativement à cette revendication», a dénoncé Tazibt, interrogé par nos soins.