Le président Poutine a rejeté, hier, la proposition de son homologue turc, Erdogan, pour un cessez le feu à Idlib. Il précise que les terroristes d'El Nosra et de Daech, qui occupent le gouvernorat, ne sont pas concernés par les négociations de paix. A Téhéran, où ils sont réunis, hier, pour évoquer le conflit, les leaders turc, russe et iranien s'expriment sur une offensive de l'armée de Damas dans la région d'Idleb. L'idée d'un cessez-le-feu, proposée par Ankara, ne convainc pas Moscou. Les leaders iranien, russe et turc se retrouvaient, hier, pour une réunion à Téhéran, afin de poursuivre leur action en Syrie, alors qu'une offensive syrienne se prépare dans la province d'Idleb, dernière grande région occupée par des groupes djihadistes. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, tout en rappelant son intention de maintenir la présence militaire turque dans la région, a dit, à l'occasion de cette rencontre, qu' un cessez-le-feu dans le province d'Idleb serait préférable à une opération militaire de Damas. Il a estimé que, si la rencontre de ce jour pouvait déboucher sur une solution pacifique comme celle-ci, ce serait assurément une victoire à ses yeux. Mais son homologue russe a rejeté cette proposition, rappelant que Daech et le Front al-Nosra n'étaient pas parties prenantes des discussions. Vladimir Poutine a, de son côté, soutenu l'appel à déposer les armes, lancé à tous les terroristes. De son côté, le président iranien Hassan Rohani a insisté sur la nécessité de mettre fin à la présence américaine en Syrie. La présence et l'ingérence illégales des Etats-Unis en Syrie, qui ont conduit à maintenir ce pays dans l'insécurité, doivent rapidement cesser, a-t-il dit. Le chef d'Etat iranien estime que Washington et Israël auront appris, à l'occasion de la guerre en Syrie, qu'ils n'atteindront pas leurs objectifs en armant des rebelles. Combattre le terrorisme à Idlib est une partie inévitable de la mission consistant à ramener la paix et la stabilité en Syrie, a dit le président iranien, ecrit Russia Today. Vladimir Poutine a rappelé qu'il était, selon lui, impératif que le gouvernement de Damas gère son territoire, alors que la province d'Idlib, comme le rappelait quelques jours plus tôt l'envoyé spécial en Syrie des Nations unies, Staffan de Mistura, abrite encore plusieurs milliers de terroristes. Il a, en outre, prôné une plus grande coopération entre la Russie, l'Iran et la Turquie. Depuis janvier 2017, la Turquie, la Russie et l'Iran se sont portés garants du processus dit d'Astana. Le 4 mai 2017, un accord a été signé dans la capitale kazakhe entre les trois puissances régionales, établissant alors des zones de désescalade, dont une dans la Ghouta orientale à l'est de Damas. Le 24 août dernier, le bureau du haut diplomate onusien a annoncé l'organisation d'une rencontre, prévue pour les 11 et 12 septembre 2018, cette fois à Genève. L'Iran, la Russie et la Turquie y participeront, avec pour ordre du jour la poursuite du processus politique de sortie de conflit. Le gouvernorat d'Idlib est occupé par des terroristes du Front El Nosra depuis 2015. L'ONU dit que 10.000 terroristes de Daech et d'El Nosra sont à Idlib, tandis que nombre de pays occidentaux, dont Washington, appellent à l'annulation de l'action militaire de Damas contre le gouvernorat d'Idlib. Nombre de djihadistes, dit Damas, sont armés et financés par la Turquie.