L'avenir d'Ahmed Ouyahia à la tête du Rassemblement national démocratique (RND) n'est pas compromis. Du moins pour l'instant. Le secrétaire général du parti ne va pas démissionner comme l'annoncent des rumeurs depuis qu'il a quitté le poste de Premier ministre sous la pression de la rue qui réclame le changement du système. Le RND a démenti, hier, ces annonces, assurant que l'homme continuera à diriger le parti. Expliquant avoir été «surpris» d'apprendre à travers une chaîne de télévision privée qui s'estime crédible, «la rumeur selon laquelle M. Ahmed Ouyahia, s'apprêtait à déposer sa démission», le RND a démenti dans un communiqué laconique, ce départ. «Le RND dément formellement cette information et affirme que M. Ahmed Ouyahia poursuit sa mission pour laquelle il a été élu à la majorité écrasante par vote secret, lors du cinquième congrès national, instance souveraine du parti», ajoute le deuxième parti du pouvoir. Pour étayer son démenti, le RND va jusqu'à soutenir que la base militante et les cadres sont avec leur patron. «Le RND rassure du fort soutien des instances organiques, des élus et des cadres du parti à la direction nationale, à sa tête le secrétaire général Ahmed Ouyahia», lit-on dans le même texte. Les rumeurs en question ont trouvé un terrain fertile après la montée au créneau de Belkacem Mellah, ancien secrétaire d'Etat à la jeunesse et cadre du parti, qui a annoncé un congrès national extraordinaire, pour début avril. Mellah a affirmé que «plus de 500 militants préparaient ce congrès» et dont la mission était de «nettoyer le parti». L'adversaire d'Ahmed Ouyahia n'a pas digéré le soutien franc de ce dernier au mouvement populaire réclamant le changement du régime. Dans une lettre adressée aux militants le 17 mars, rappelle-t-on, l'ex-Premier ministre a «salué les revendications pacifiques de notre peuple», qu'«il faut satisfaire dans les proches délais, pour éviter à notre pays tout dérapage et pour que l'Algérie reprenne son souffle et puisse continuer son chemin du développement économique et social», avait-il estimé. Ahmed Ouyahia avait même ajouté : «Nous sommes convaincus, aujourd'hui en tant que membres de cette famille politique, qu'il n'y a pas plus cher que de sauver l'Algérie de toute impasse ou toute crise (…) il n'y a ni gouvernance ni pouvoir plus cher que l'Algérie». Une sortie, comme celle de Seddik Chihab, porte-parole du RND ayant avoué que «le parti a manqué de perspicacité en soutenant la candidature de Bouteflika pour un 5e mandat», qui n'ont pas été du goût de Belkacem Mellah. Ce dernier veut, semble-t-il, profiter de cette situation de confusion pour relancer son objectif de prendre les rênes du RND.