A Alger, les étudiants, dont certains sont en grève depuis le 26 février dernier, sont venus par milliers à la place de la Grande poste, où ils ont observé un sit-in pacifique, jusqu'à satisfaction des revendications du peuple qui réclame le changement du système. Déterminés, les étudiants ont observé hier, leur 13e mardi consécutif de marche pacifique contre le pouvoir en place, et pour l'avènement d'un Etat civil. La communauté estudiantine ne lâche pas prise, et se distingue par son implication massive dans le mouvement populaire que connaît l'Algérie depuis le 22 février dernier. Plusieurs wilayas du pays ont vécu hier, au rythme d'imposantes marches pacifiques des étudiants, à travers lesquelles des slogans contre les symboles du système, de la présidentielle du 4 juillet prochain, revendiquent le départ des anciennes figures. A Alger, les étudiants, dont certains sont en grève depuis le 26 février dernier, sont venus par milliers à la place de la Grande poste, où ils ont observé un sit-in pacifique, jusqu'à satisfaction des revendications du peuple qui réclame le changement du système. Au centre d'Alger, contrairement aux manifestations précédentes, les étudiants sont parvenus à rompre le cordon sécuritaire des forces de l'ordre, et en dépit de plusieurs barrages installés sur les lieux, ils ont continué à marcher, affirmant leur détermination d'aller jusqu'au bout de leur revendications. Contrairement à la manifestation du dimanche 19 mai, les étudiants ont réussi à franchir le barrage de police, pour se diriger vers le Palais du gouvernement. Toutefois, les forces de sécurité ont installé un barrage avec les camions de police, pour empêcher les étudiants d'atteindre leur cible. Lors de leur marche, les étudiants ont réitéré leurs refus de l'élection présidentielle prévue en juillet, en guise de réponse au discours du chef d'état-major de l'armée, qui a insisté lundi, sur la nécessité d'organiser la présidentielle à temps. Les étudiants ont scandé des slogans contre le régime et ses symboles, «dégage Bedoui, dégage Bensalah !». «Libérez l'Algérie», «Etat civil et non militaire», ont-ils demandé. Sur les pancartes levées lors de la marche, on peut lire: «pas d'élection, pas d'une longue période de transition». «Makanch Intikhabat ya Aissabat (Il n'y aura pas d'élections, bande de mafia)», scandent les étudiants. «Nous marcherons tous les mardis et même les vendredis, jusqu'à que ce vous partiez !», crient à tue-tête les étudiants à l'adresse des tenants du système. «L'erreur de ce pouvoir qui fait le sourd, c'est de vouloir imposer une élection présidentielle, à un peuple qui n'en veut pas», lâche-t-on. «Rupture intégrale avec le système, pour l'avènement de la deuxième république», affirme-t-on. «Nous sommes mobilisés, et nous le resterons jusqu'au démantèlement du système», scandent les manifestants. Certains manifestants ont scandé des slogans hostiles à Gaid Salah. La police tire au gaz lacrymogène Pour ce 13e mardi de mobilisation contre le système, la tension était très forte. Les milliers d'étudiants sortis pour manifester, ont fait face à un important dispositif sécuritaire, le plus important depuis le début du mouvement populaire. Le Centre de la capitale a été quadrillé dès les premières heures de la matinée. Les forces anti-émeute ont occupé et bloqué tous les endroits, où les étudiants avaient l'habitude de se rassembler et de marcher. Les policiers ont occupé l'esplanade de la Grande Poste, ils ont bloqué les rues menant vers l'APN et le tribunal de Sidi M'hamed, et également la rue Pasteur, menant vers le tunnel des facultés, à Place Audin. Des échauffourées ont eu lieu entre les étudiants et les policiers, alors que les forces de l'ordre ont tenté de les empêcher de progresser dans leur marche. Les policiers ont usé des jets de gaz lacrymogènes sur les étudiants pour tenter de les faire reculer, et sans prendre en considération qu'ils ont jeûné. Ce gaz a provoqué l'évanouissement de certains étudiants, ce qui a nécessité l'intervention de certains volontaires pour les aider à reprendre conscience. Vers 14h50, la police a commencé à disperser les manifestants devant la Grande Poste.