Hier encore, des dizaines de manifestants se sont rassemblés tôt le matin, devant l'aéroport de Tindouf, pour empêcher l'accès à Mohamed Arkab, ministre de l'Energie et de mines, qui s'est déplacé dans cette wilaya du Sud pour une visite de travail. Depuis leur nomination par le président sortant, Bouteflika, le 31 mars dernier, les ministres du gouvernement Bedoui sont chassés de partout. Ces derniers ne peuvent activer qu'à l'intérieur de leurs bureaux, ou bien à l'intérieur des structures dépendant de leurs départements. Effectuer des sorties sur le terrain tient de l'impossible. Hier encore, des dizaines de manifestants se sont rassemblés tôt le matin, devant l'aéroport de Tindouf, pour empêcher l'accès à Mohamed Arkab, ministre de l'Energie et de mines, qui s'est déplacé dans cette wilaya du Sud pour une visite de travail. La route de l'aéroport a été coupée, et la délégation ministérielle encerclée. Un dispositif sécuritaire impressionnant a été déployé pour accompagner le ministre. Les jeunes manifestants ont scandé des slogans hostiles pour dénoncer la visite du ministre. «gouvernement Bedoui… dégage… dégage», et «Makach El Ezzyarate yal issabate», ou encore «Viva l'Algérie, Yatnahaw gaâ». Le ministre de l'Energie devait effectuer une visite de travail d'une journée à Tindouf, où il devait inspecter plusieurs projets de la municipalité d'Oum El Assel, située à 170 km du chef-lieu de la wilaya. Les faits se répètent Il y a à peine quelques jours, le ministre de la Jeunesse et des sports, Nassim Bernaoui, a pu effectuer une visite dans une piscine à Alger, et aussi dans le stade de Baraki, en dehors des salles de conférences et des cérémonies officielles. Mais cette visite s'est faite de manière inopinée. Le 06 mai dernier, la ministre de l'énergie et des mines, Djamila Tamazirte, a effectué une visite «furtive» et «secrète» dans la wilaya de Boumerdès. Le ministre du commerce, Said Djellab, a visité tôt le matin du jeudi 02 mai, le marché de gros des fruits des légumes des Eucalyptus, à Alger. En visite dans la wilaya de Béchar, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Salah Eddine Dahmoune, a été fortement chahuté en début Avril, par la population qui a protesté contre sa présence dans cette wilaya. Quelques jours après, soit le 13 avril, le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, a été lui aussi empêché par les citoyens, de sortir de l'aéroport de Tébessa pour effectuer une visite de terrain. Une fois arrivé, ce dernier avait trouvé l'aéroport Larbi Tebessi encerclé par les citoyens, qui ont refusé qu'il foule le sol de leur wilaya. Les travailleurs de la direction de la Sonelgaz à Gué de Constantine, à Alger, ont bloqué eux aussi en mi-avril, l'accès au ministre de l'énergie, Mohamed Arkab, pour l'inauguration d'une annexe administrative au sein de la direction. Malgré que la visite n'ait pas été annoncée, le ministre a trouvé des difficultés pour accéder à l'intérieur. Une fois dedans, les travailleurs ont formé une ceinture, afin de l'empêcher de sortir. Les services de la gendarmerie ont été dépêchés sur les lieux, afin de permettre à Arkab de quitter le siège de la direction. Le ministre du Tourisme a annulé, lui aussi, une visite dans une wilaya du sud, et a préféré réunir les cadres du secteur au siège du ministère. Le 07 avril, le ministre des Travaux publics et des Transports a dû annuler sa visite dans des chantiers à Alger, en raison du mécontentement de la population. cloîtrés dans leurs bureaux, les membres du gouvernement, nommés pour gérer les affaires courantes, se sont rarement déplacés, et leur marge de manœuvre semble être réduite. Même la mise en service de l'aérogare d'Alger, le 29 avril, et qui est considérée comme étant l'une des plus grandes réalisations de l'ère Bouteflika, s'est faite sans cérémonie d'inauguration. Cela s'est fait, sans doute, par crainte de tomber dans la même situation de refus populaire à l'égard de la présence des officiels.