Rien ne va plus à l'entreprise nationale des industries de l'électroménager (Eniem) de Tizi-Ouzou. L'activité productive de cette entreprise est totalement à l'arrêt depuis un mois, et ce suite au mouvement de grève illimitée, déclenchée par les travailleurs du Complexe d'appareils ménagers, qui se sentent marginalisés en terme de rémunération salariale, par rapport aux autres travailleurs du secteur économique. Pis encore, les travailleurs licenciés d'une manière «abusive» de la part du PDG de cette entreprise ont rejoint le mouvement de protesta, puisqu'ils ont cadenassé le portail principal de la direction générale, sise au Boulevard Ali Stiti, depuis dimanche dernier, afin de dénoncer haut et fort «l'attitude autoritaire et les pratiques dictatoriales imposées par le premier responsable de cette entreprise». Au total, 06 à 07 travailleurs, qui ont été licenciés abusivement par ce PDG, et ce suite à des interactions qu'il y a eu avec lui. «Ce responsable est en train de mener une politique dictatoriale et d'abus de responsabilité à l'égard des travailleurs. Nous n'accepterons jamais ce genre de comportement de la part d'un responsable, car le travailleurs doit être respecté au sein d'une entreprise», dira un licencié. En outre, les protestataires ont fait savoir que «ce responasble est en train de verrouiller le champ des libertés syndicales, et opprimer le droit au recours à la grève en menaçant les travailleurs», dira un protestataire qui a préféré s'exprimer sous le sceau de l'anonymat. «Le recours à la grève est un droit constitutionnel, et nous sommes dans un pays libre et démocratique». Ainsi, ils ont dénoncé la complicité des autres directeurs avec le PDG, quant à ce genre de décisions qui pénalisent le travailleur. D'ailleurs, des slogans sont placardés sur le portail de la DG, sur lesquels les licenciés ont dénoncé le comportement de ce PDG. «Halte aux licenciements abusifs des travailleurs», ou encore «Où est la dignité du travailleur». «Les directeurs sont les marionnettes du Pdg !». «Le travailleur est payé avec des miettes» Cette situation de blocage qui perdure depuis le 30 avril denier a, inévitablement, eu des conséquences très néfastes sur le chiffre d'affaire de l'entreprise, et a causé d'importants manques à produire, ce qui l'a empêchée à honorer ses différents engagements vis-à-vis de ses partenaires commerciaux. C'est le constat qui a été fait par les responsables de cette entreprise, lit-on sur un communiqué parvenu à notre rédaction, dont le signataire, le PDG, M. Mouazer. Ce dernier a riposté en précisant que la DG comprend la légitimité de la hausse salariale qui est le mot d'ordre de cette grève illimitée, toutefois, elle estime que la situation financière actuelle de l'entreprise ne permet pas de répondre favorablement, dans l'immédiat, à la doléance des travailleurs, selon la même source d'information. A souligner que vue la situation déficitaire et le blocage des engagements pris avec les différents fournisseurs, l'entreprise éprouve actuellement, d'énormes difficultés à assurer le paiement des salaires des travailleurs. Une décision que les protestataires rejettent depuis le début de leur mouvement de grève, et qu'ils estiment être une «justification infondée et une fuite en avant». «Qu'ils se débrouillent, c'est leurs problèmes. Comment voulez-vous accepter une telle justification, alors que la différence des salaires est énorme. Le responsable perçoit un salaire digne qui dépasse les 150.000 DA, alors que le travailleurs perçoit des miettes», lâche un protestataire. Pour calmer les esprits des contestataires, la DG a précisé que toutes les actions possibles ont été entreprises pour dénouer la crise, mais face à la conjoncture que traverse le pays, aucune de ces dernières n'a eu de suite favorable. Pour cela, les responsables ont lancé un appel solennel auprès des travailleurs, de faire preuve de sagesse et de rejoindre leurs postes de travail, qui est la seule garante de la sauvegarde des emplois. De leurs côté, les contestataires menacent de durcir le ton et de radicaliser leur mouvement de protesta.