En termes de chiffres, onze (11) transplantations rénales ont été effectuées depuis le début de l'année en cours au niveau du CHU Nedir dont 4 durant ce mois de Ramadhan. Malgré le travail pédagogique d'envergure (séminaire, tables rondes, conférences) mené par les spécialistes en médecine pour encourager la greffe rénale sur cadavre, cette pratique n'arrive pas à voir le jour au niveau de l'ensemble des établissements de santé du pays. C'est le constat qui a été fait par les urologues et les néphrologues du Centre hospitalo-universitaire (CHU) Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou qui plaident pour le développement de cette technique moins complexe que la greffe sur le donneur vivant. En termes de chiffres, onze (11) transplantations rénales ont été effectuées depuis le début de l'année au niveau du CHU Nedir dont 04 ont été menées durant ce mois de Ramadhan. 170 greffes rénales ont été réalisées depuis le lancement du programme de transplantation rénale au niveau du CHU de Tizi-Ouzou de 2006 à ce jour. «Nous n'avons pas arrêté l'activité chirurgicale et médicale durant ce mois sacré au niveau de notre service, puisque le personnel médical et paramédical reste toujours mobilisé au service de nos malades», a affirmé le Dr Ibedri Samir, spécialiste en urologie au niveau du CHU de Tizi-Ouzou. Par ailleurs, il a fait savoir que dix couples (donneurs et receveurs) sont en attente pour effectuer leur greffe rénale. D'après lui, hormis certains cas de donneurs de rein émanant de proches des malades, la culture de la transplantation rénale, que ce soit d'un donneur vivant ou d'un cadavre n'arrive pas à s'inculquer au sein de la société algérienne. «Il y a la peur de mort chez le donneur vivant, cet esprit est alimenté par le manque d'information, les rumeurs, mais aussi les considération religieuses qui influent sur l'esprit du donneur». Dans ce même contexte, le même spécialiste a rassuré les donneurs de rein que plusieurs paramètres de sélection sont pris en considération par les médecins spécialistes que ce soit pour le donneur et le receveur. «La greffe rénale est une opération complexe, puisqu'il faut prendre en considération non seulement l'insuffisant rénal, mais aussi son donneur qui est en bonne santé. De ce fait, le médecin doit multiplier ses efforts pour préserver la santé des deux parties (donneur et receveur). Je rassure les donneurs de rein qu'il y a un travail épidémiologique ficelé qui sera effectué une fois qu'il prennent la décision de donner leur rein. Aujourd'hui, nous avons 10 couples qui sont en attente d'une greffe, mais cela ne veut pas dire qu'ils seront tous accepté. Il y a des critères à prendre en considération». Le Dr Ibedri a précisé que la réussite de la greffe rénale est un challenge pour les néphrologues et une grande responsabilité, et c'est pour cela que tous les moyens sont mobilisés pour relever ce défi : «L'ensemble des 170 greffes effectuées depuis 2006 sont réussies puisque le personnel médical spécialisé a acquis un savoir-faire dans le domaine et la technique de la transplantation rénale est bien appliquée d'une façon routinière». Par ailleurs, il a indiqué que 1000 personnes effectuent la dialyse au niveau de leur service. Pour ce qui est des causes principales qui engendrent l'insuffisance rénale chez la personne, le Dr Iberdi a affirmé que non seulement les maladies chroniques qui provoquent cette pathologie (diabète, hypertention artérielle) ou bien les problèmes urinaires, mais la personne peut attraper ces maladies du rein sans cela. Le même spécialiste en urologie a remis en cause la pratique de la greffe rénale sur cadavre ou bien sur une personne ayant subi une mort encéphalique qui n'arrive pas à s'intégrer au sein de la société, d'autant plus, dira-t-il, que sur le plan technique, elle est plus facile que la greffe sur donneur vivant. Le même interlocuteur a souligné que le développement de la greffe rénale sur cadavre nécessite des moyens matériels et personnels adéquats et une organisation administrative, notamment par la mise en place d'une liste d'attente de malades qui se fera au cas par cas.