Le président du MSP, Abderrazak Makri, a accusé hier Karim Tabbou, d'entraver la transition démocratique, et d'avoir participé aux élections locales sur des listes indépendantes dans certaines wilayas. Les échanges d'accusation entre Makri et Tabbou, via les réseaux sociaux et à travers les médias, se sont accentués depuis quelques jours. Hier encore, Abderrazak Makri a, dans un post sur sa page Facebook, déploré des «attaques immorales» lancées par le président de l'Union démocratique et sociale (UDS), non agréé depuis 2017, contre son parti. Le président du MSP l'accuse d'entraver «la transition démocratique politique que nous réclamons». Il l'a accusé aussi de vouloir surfer sur la vague du Hirak. «Lorsque nous avons participé, avec nos militants et nos cadres, à la manifestation du premier vendredi du 22 février dans toutes les wilayas, Tabbou était à l'étranger, et il tente maintenant de surfer sur la vague du Hirak, en attaquant des personnes honnêtes», a-t-il souligné. Makri s'est dit par la suite, surpris par les attaques de Tabbou contre son parti. «Tabbou nous attaque gratuitement et de manière immorale (…). Nous sommes surpris des attaques contre les partis qui ont participé publiquement aux élections, alors qu'il a participé aux dernières élections locales sur des listes indépendantes, sans informer l'opinion publique, et a traité la question au niveau local pour que ses contradictions n'apparaissent pas. Il n'y a pas de différence entre la participation aux législatives ou aux locales puisque organisées par le même régime», a-t-il appuyé. «Il sait qu'il ne représente pas un défi pour nous, ni un concurrent», a-t-il indiqué. Samedi dernier, Abderrazak Makri est revenu à la charge depuis El Oued, en affirmant que «Tabbou est venu à mon bureau, et il m'a dit qu'il participait secrètement aux élections locales, avec des listes de candidats libres dans certaines wilayas. Des témoins peuvent l'affirmer. Je lui ai dit qu'il n'est pas normal qu'il dénonce les élections locales de 2017, et qu'il participe au même moment au scrutin. Dans une réunion avec des personnalités, je l'ai interpellé pour lui rappeler cela en disant que nous, nous assumons publiquement notre participation aux élections, nous ne le faisons pas dans le secret», a déclaré. Réagissant à ces propos, Karim Tabbou a accusé, via la tribune de l'Expression, le président du MSP de verser dans le mensonge. «Nous n'avons déposé aucune liste indépendante lors des élections législatives de 2017», a-t-il déclaré. Evoquant «la panique» d'Abderrazak Makri, Tabbou a estimé qu'il ne s'agit que de «tentatives désespérées de détourner le débat». «Il ne trouve pas matière à fausser le débat ou à faire diversion, pour éviter qu'il soit rattrapé par sa récente conspiration visant à sauver le régime de Bouteflika, à travers sa campagne pour la promotion de la prolongation du quatrième mandat. Ses déclarations cachent mal son désarroi, parce qu'il est sur le banc des accusés en raison de ses maintes rencontres secrètes avec le conseiller et frère cadet du président déchu, Saïd Bouteflika», a-t-il réagi. «Aujourd'hui, dans ses tentatives désespérées de détourner le débat, il s'attaque non seulement à des personnes, mais aussi à des régions, à l'image de la Kabylie (…). Plus le mensonge est gros, plus il passe. Makri est dans une situation si désespérée qu'il cherche à quoi s'accrocher et ne pas lâcher prise. Il est en train de multiplier des appels du pied, et d'émettre des signaux d'allégeance en direction des nouveaux tenants du pouvoir pour sauver ce qui peut l'être», a-t-il renchéri. Tabbou reproche à Makri d'être «un homme sans conviction» qui a souvent «favorisé l'usage de la tactique dans ses positions politiques» et qui applique «la règle d'or: le roi est mort, vive le roi».