Contrairement aux semaines précédentes, le point de rencontre a été fixé à la place des Martyrs. Depuis quelques temps, plusieurs appels ont été lancés sur les réseaux sociaux par les organisations estudiantines pour structurer cette marche. Les étudiants plaident pour une période de transition et dénoncent le comportement répressif des forces de l'ordre. Sortis manifester dans les rues du pays pour le 16e mardi consécutif, les étudiants sont plus déterminés que jamais pour faire valoir leurs droits. La mobilisation estudiantine ne baisse pas d'un iota. Dans les rues de la capitale, ces jeunes universitaires ont battu le pavé tout au long de la journée d'hier pour le départ du système actuel. Ils ont rejeté, dans leurs slogans, les discours du chef d'Etat-major, ministre de la Défense nationale, Ahmed Gaïd Salah, ainsi que celui de l'intérimaire Abdelkader Bensalah, qui plaident pour un dialogue regroupant la classe politique, société civile et représentants du «Hirak». Selon ces chefs, ce dialogue est la seule solution qui reste au pays pour sortir de sa crise. Dans cette optique, les manifestants ont plaidé pour une période de transition gérée par le peuple. Car pour eux : «L'Algérie est un pays démocratique et non militaire». A 10h30, début de la marche à Alger. Contrairement aux semaines précédentes le point de rencontre a été fixé à la place des Martyrs. Depuis quelques temps, plusieurs appels ont été lancés sur les réseaux sociaux par les organisations estudiantines pour structurer cette marche. Ils ont permis à ces jeunes de facilement s'organiser pour bien réussir leur 16e acte. En effet, après s'être regroupés à la place des Martyrs, les protestataires ont marché pacifiquement jusqu'à la Grande-Poste. Malheureusement, le caractère pacifique de cette marche a rapidement changé à cause du comportement répressif des forces de l'ordre. Dès les premières heures de la journée d'hier, un renfort extraordinaire de policiers a été déployé à travers les rues de la capitale. Barricadant l'accès au Boulevard Mohamed V ainsi qu'au tunnel des Facultés, ces agents n'ont pas hésité à utiliser la force pour barrer la route à ces jeunes manifestants. Les ordres étaient clairs : pas de pitié contre tous ceux qui manifestent dans la rue. Durant cette journée, les accrochages entre étudiants et policiers n'ont pas cessé. S'interrogeant sur les vraies raisons de ce comportement, ces jeunes ont affirmé être décidés à poursuivre leur mouvement malgré toutes les magouilles du système. «Nous sommes l'avenir du pays, rien, ni personne ne pourra nous arrêter !», a affirmé Yasmine, une jeune étudiante en médecine. Et d'ajouter: «Notre Etat ne sera jamais militaire !». Drapés de l'emblème national, les universitaires ont, comme à leur habitude, rappelé que leurs revendications sont celles de tout le peuple. «Unis, nous réussirons à faire valoir nos droits», soutient Salim un étudiant en science politique. Pour lui, le peuple est conscient des risques que peut engendrer la situation politique du pays et tous les discours que tiennent les figures du système ne le feront pas changer de position. A cet effet, il a rappelé que «ce sont ces mêmes Algériens et Algériennes qui ont réussi à faire sortir le colonisateur français après plus d'un siècle de combat.» Tout au long de l'itinéraire de leur marche, les manifestants ont scandé et brandi des slogans hostiles au pouvoir et favorable à l'Algérie libre et démocratique. Ils ont dénoncé la mafia politico-financière. Ils ont également affirmé que «les étudiants instruits jamais soumis !», «Etat civil et pas militaire !», «Yetnahaw ga3 !». Depuis le 22 février dernier, ces jeunes ont tenu un rôle très important dans la révolution populaire que connaît le pays. En plus des rassemblements qu'ils tiennent à l'intérieur de leurs campus, ces étudiants battent le pavé chaque mardi, pour scander le départ du système actuel et ses symboles. Même durant le mois sacré de Ramadhan, leur mobilisation n'a pas faibli. Surpassant le jeûne et la chaleur, ils ont démontré au pouvoir leur volonté de faire changer l'avenir du pays.