La crise qui perdure en Algérie ne trouve toujours pas de solutions adéquates et risque d'occasionner d'importants dégâts. Alors que la conférence nationale regroupant la société civile, classe politique et représentants du Hirak, proposée par le pouvoir a été fortement rejetée par le peuple, aucune alternative n'a été trouvée. Pour le peuple, le système et ses symboles doivent partir. Aucune élection organisée par la bande ne sera crédible. Depuis quelques temps, l'intérimaire, Abdelkader Bensalah, a appelé dans plusieurs de ses discours à un dialogue national de sortie de crise, tout en rejetant la période de transition. Cependant, le refus du peuple est catégorique, car pour lui «seul le peuple doit gérer la période de transition qui est inévitable». «Désormais, la balle est dans le camp de la société civile», estiment beaucoup d'observateurs. Elle doit trouver une solution d'urgence pour éviter la catastrophe. Organisations, experts et autres parties, doivent se réunir autour d'une seule table, laissant de côté leurs divergences, pour l'élaboration d'une plate-forme consensuelle, permettant au pays de sortir de sa crise actuelle. Dans ce sens, la société civile doit s'organiser pour la mise en place d'une conférence nationale indépendante. Lors de cette rencontre, toutes les idées, sensibilités, identités, seront mises sur la table, afin de permettre l'émergence de nouvelles figures politiques. Désormais, il est primordial de retisser une confiance mutuelle qui repose sur le dialogue et les actes. Pour les experts, l'Algérie a besoin de temps, pour passer de l'ébullition à une véritable transition. Car, pour le peuple, «on ne peut pas réduire la démocratie à la convocation de l'électeur». D'autre part, il estime que la transition économique doit être au cœur de la transition politique. L'économie est au cœur de la vie des gens et ne se limite pas à la gestion des affaires courantes comme l'a fait le système Bouteflika. Les grandes réformes économiques et politiques doivent se faire en même temps car, rapidement, le pays devra payer les erreurs économiques commises pendant l'ère Bouteflika, l'effondrement d'une économie de clans et la corruption. Par ailleurs, il y a lieu de rappeler, qu'après de longues discussions, 70 organisations de la société civile ont décidé de mettre en place une feuille de route commune et la tenue d'une conférence nationale programmée pour hier. Les participants à la dernière réunion de concertation, qui s'est tenue dans les bureaux de l'Union nationale des personnels de l'Education et de la formation (UNPEF), ont pris la mesure des enjeux du moment et pu mettre de côté les points litigieux pour se concentrer sur ce qui les unit. Ainsi, le compromis trouvé démontre la bonne volonté des participants à ces séances de concertation à s'entendre sur l'essentiel pour dégager une issue satisfaisante à la crise actuelle. Car, le plus important est d'aller vers une période de transition avec des institutions fortes qui permettront de réunir toutes les conditions et garanties avant tout retour aux élections. Cette conférence est une étape dans un processus qui pourrait être long et compliqué.