Quelques années après avoir arraché son indépendance, en 1969, l'Algérie avait organisé le premier festival culturel panafricain. Ce fut une grande réussite. Il aura fallu attendre 40 ans après pour réorganiser cet événement. Et depuis, on attend toujours la nouvelle édition. On est en 1969, quelques années après son indépendance arrachée après 132 ans de colonisation française, l'Algérie organise le 1er festival culturel panafricain. Les villes algériennes, les pays d'Afrique libérés et ceux qui continuaient à lutter pour l'indépendance et toute la presse mondiale sont braqués sur la ville d'Alger qui allait vivre en ce 21 juillet, le 1er festival culturel panafricain, une manifestation artistique et culturelle tellement réussie que l'Algérie ne pourra plus la reproduire à ce jour. Les habitants d'Alger et des villes de l'interieur qui s'étaient déplacés spécialement pour assister à cet evenement exceptionnel voyaient pour la premiere fois un immense ballon sur le ciel de la capitale. Sous ce ballon, durant une dizaine de journées, toutes les journées et toutes les nuits, les salles, les rues et les places publiques vivaient aux rythmes de la musique et de la chanson africaine. Une grande réussite Les plus grands chanteurs, musiciens, artistes peintres d'Afrique étaient présents tout comme ces artistes venus d'autres pays d'Europe ouo d'Amérique dont les Black Panthers pour porter leur voix et répondre à l'appel de l'Algérie qui allait vivre la plus grande fête après celle de l'indépendance et ouvrir la voie aux autres pays qui étaient encore colonisés. Pendant les 10 jours de ce premier Panaf, toute l'Algérie et toute l'Afrique étaient en fête. La grande Miriam Makeba étaient venue pour représenter son pays l'Afrique du Sud toujours colonisé et deviendra le porte-voix de tous les pays opprimés. L'immense artiste montera sur scène et chantera en duo aux côtés de Mohamed Lamari Ana Horra Fil Djazair (Je suis libre en Algérie, paroles de Mustapha Toumi. Durant ces dix jours où les plus grands artistes se sont relayés, l'art et la culture se sont mis au diapason de la lutte de libération de tous les pays d'Afrique. Il faut dire qu'à cette époque, le président Houari Boumediene qui était derrière l'organisation de l'événement était aussi le président de l'OUA et l'Algéri, un symbole de la lutte anti-impérialiste. A la fin de ce premier Panaf, tout le monde a félicité l'Algérie pour la bonne organisation et la grande réussite de la manifestation. William Klein y a consacré un beau documentaire et Meriem Khellas un livre. 40 ans d'attente Par la suite, il aura fallu attendre quarante longues années pour que l'Algérie décide de renouveler l'expérience en 2011. Le 2e Panaf, plus grande manifestation culturelle du monde a fait d'Alger, la capitale et le miroir de la culture à travers les artistes et les hommes de culture d'Afrique et d'ailleurs qui se sont exprimés par les rythmes, les paroles et les couleurs pendant toute la durée de cette grande fête. De très grands artistes y ont participé et ce fut aussi un grand événement mais, on ne sait pas pourquoi, on a décidé de ne plus organiser le Panaf, si ce n'est une fois tous les 40 ans, ce qui est vraiment une exception au niveau mondial.