La situation que vit le Groupe Média Temps nouveaux ne laisse pas indifférent. Cette fois, ce sont des journalistes et correspondants de presse de la wilaya de Tizi-Ouzou qui se sont rassemblés, hier, devant la placette de l'ex-mairie au Centre-ville de Tizi-Ouzou pour dénoncer les pratiques de pression menées à l'égard des travailleurs de ce groupe qui sont plus de 400 et qui risquent de se retrouver au chômage. Les journalistes et correspondants de différents organes de presse, appuyés par des avocats et de simples citoyens, ont pris part à ce mouvement de protestation pour apporter leur soutien indéfectible à leurs confrères et dénoncer la suppression de la publicité publique aux deux journaux «Wakt El-Djazaïr» et «Le Temps d'Algérie». Cette mesure répressive a été dénoncée haut et fort par les contestataires. «Au moment où le peuple algérien est sorti dans la rue depuis près de 4 mois pour demander l'instauration d'un Etat de droit, nous assistons à ce genre d'intimidations exercées à l'égard des journalistes. Nous continuons à lutter pour libérer la presse», dira Samir Leslous, président de l'Association des journalistes et correspondants de la wilaya de Tizi-Ouzou (Ajecto). Les journalistes ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «Résistance, continuité», «Ensemble pour sauver le gagne-pain des 400 familles des travailleurs du Groupe Média Temps Nouveaux» ou bien «La presse n'est pas un crime»…criant haut et fort : «A bas la répression, liberté d'expression». Les présents ont estimé que la fermeture des chaînes de télévision est une confiscation de l'exercice de la liberté d'expression qui est un droit fondamental des droits de l'Homme. «C'est une preuve supplémentaire que le système politique corrompu qui a dilapidé les richesses du pays depuis 1962 est toujours en place», a estimé un autre confrère. Halte à la répression Pour leur part, les représentants de la société civile n'ont pas manqué d'exprimer leur mécontentement quant à la cessation d'émission de la chaîne Dzaïr News. «C'est un acharnement et une répression du pouvoir en place. Ce que subissent les journalistes du Groupe Média Temps n'est qu'une stratégie imposée par ce système en place pour abattre le peuple. Le gouvernement en place est en train d'attaquer le peuple à travers la répression que subit l'ensemble des acteurs de la société, comme les journalistes, les jeunes porteurs d'emblèmes, les investisseurs qui sont en prison», dira Wezna Moula, militante politique. Elle a affirmé que les manœuvres imposées par ce système par la fermeture des entreprises et des journaux sont une atteinte à l'économie nationale et à la liberté d'expression. «La place des investisseurs doit être au niveau de leurs entreprises et on ne peut en aucun cas les condamner comme des bandits puisqu'ils n'ont pas dévalisé l'argent des banques, mais ils l'ont pris avec l'aide des personnes qui incarnaient le pouvoir. S'il y a des richesses dilapidées, il faut restituer cet argent et non pas procéder à l'incarcération de ces investisseurs», ajoute-t-elle. D'après elle, ce ne sont pas les investisseurs qui sont en prison, mais c'est toute l'économie qui est en prison. Moussa Tamadartaza, porte-parole du SG du FFS, a tenu à exprimer le soutien qu'apporte le parti aux travailleurs du Groupe Média. «Nous sommes convaincus que la démocratie ne se construit pas sans la liberté d'expression qui est un axe fondamental et cardinal de la construction démocratique des sociétés et des institutions. La liberté d'expression est une chose pragmatique pour édifier un état démocratique, comme cela été revendiqué par le peuple algérien depuis le début du mouvement populaire qui a eu lieu depuis le 22 février dernier».