Soutenus par les tensions dans le Golfe alors que les Etats-Unis s'apprêtent à annoncer de nouvelles sanctions contre l'Iran, les prix du pétrole ont progressé légèrement hier en cours d'échanges européens. Dans la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 65,27 dollars à Londres, en hausse de 7 cents par rapport à la clôture de vendredi. A New York, le baril américain de WTI pour la même échéance gagnait 42 cents à 57,85 dollars. De nouvelles mesures de rétorsion contre l'Iran ont été annoncées par Donald Trump samedi. «Nous mettons en place des sanctions supplémentaires majeures contre l'Iran lundi», avait-il tweeté. «L'Iran ne peut pas avoir d'armes nucléaires!» Les Etats-Unis ont déjà mis en place des sanctions contre les importateurs de pétrole iranien, mais les analystes de JBC Energy, qui estiment que l'Iran exporte encore «800.000 barils de pétrole par jour en juin», se demandaient lundi matin si Washington pourrait chercher un moyen de réduire encore la manne pétrolière de Téhéran. Mais même si le pétrole n'est pas directement visé par cette nouvelle salve de sanctions, leur annonce «attise les craintes du marché que ces tensions géopolitiques finissent par plomber l'offre de pétrole», a commenté Han Tan, analyste. Les relations irano-américaines sont de plus en plus crispées. La semaine dernière, l'Iran a abattu un drone américain qui aurait violé son espace aérien, selon Téhéran. Washington affirme pour sa part qu'il a été abattu dans l'espace aérien international. L'Iran pourrait notamment empêcher le passage des pétroliers dans le détroit d'Ormuz, au large de ses côtes, par lequel passe l'essentiel du brut extrait en Arabie saoudite et chez plusieurs autres grands producteurs de la région. Si ces tensions font grimper les prix, «elles pourraient empoisonner l'atmosphère déjà peu respirable lors de la prochaine réunion de l'Opep la semaine prochaine», ont noté les analystes. Les ministres de l'Energie des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de leurs partenaires, dont la Russie, se retrouveront à Vienne pour décider de renouveler ou non leur accord pour limiter leur production après la fin du premier semestre. Lors de la dernière réunion, les désaccords entre l'Iran et l'Arabie saoudite avaient rendu les négociations difficiles, même si la plupart des analystes s'attendent cette fois-ci à un renouvellement de l'accord.