Des combats actifs se déroulent depuis vendredi dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, où les militants de la fédéralisation du pays tiennent tête aux troupes ukrainiennes, a annoncé aux journalistes un fédéraliste. «Les combattants du groupe Pravy Sektor (Secteur Droit) et la garde nationale mènent une attaque dans la région de Droujkovka (à 36 km de Slaviansk, ndlr)», a indiqué le militant. Il a ajouté que les habitants locaux étaient «pratiquement sans armes» et qu'il n'y avait pas de points de passage dans cette localité.En outre, des combats se déroulent près de Kramatorsk, à 12 km de Droujkovka. D'après la même source, des troupes ukrainiennes continuent de se masser aux abords de la ville de Slaviansk, où quatre fédéralistes ont péri au cours de ces derniers jours. Depuis vendredi matin, les forces ukrainiennes mènent une vaste opération spéciale dans la ville de Slaviansk, impliquant des hélicoptères et des blindés de l'armée régulière. Moscou a qualifié les démarches de Kiev d'«opération punitive» lourde de «conséquences catastrophiques». Les échauffourées et l'incendie survenus vendredi dans la ville ukrainienne d'Odessa ont coûté la vie à 42 personnes, a rapporté hier le ministère ukrainien de l'Intérieur. «Les affrontements et l'incendie ont fait 42 morts, 125 personnes ont reçu des blessures et sont hospitalisées. 21 policiers figurent parmi les blessés», indique la source dans un communiqué. Des affrontements opposant des manifestants fédéralistes à des militants unitaristes ainsi qu'à des supporters de football ont éclaté vendredi soir à Odessa, lors de la marche «Pour l'unité de l'Ukraine» à laquelle prenaient part ces derniers. Les deux parties se sont attaquées à coups de jets de pierres, ensuite des tirs ont retenti. La police est intervenue pour mettre fin aux escarmouches qui ont fait au moins trois morts et 18 blessés. Ensuite, les supporters du football ont bouclé un camp des partisans de la fédéralisation de l'Ukraine, avant d'y mettre le feu. Tentant de fuir les flammes, huit personnes ont trouvé la mort après s'être défenestrées, plusieurs dizaines d'autres ont été brûlées vives. «Ni la Russie, ni aucun autre pays n'a plus d'influence sur les habitants du sud-est de l'Ukraine qui se sentent menacés», a déclaré hier le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov. «Désormais, la Russie, comme tout autre pays, a perdu toute influence sur ces gens. Il sera impossible de les convaincre de se désarmer dans le contexte d'une menace directe à leur vie, d'une menace émanant des radicaux, des nationalistes et des forces armées qui exécutent des menaces criminelles et tuent leurs concitoyens», a souligné le porte-parole. Odessa : un crime d'essence nazie «Les événements tragiques survenus vendredi à Odessa, dans le sud de l'Ukraine, rappellent à l'esprit les crimes commis par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale», a déclaré de son côté aux journalistes le chef de la commission de la Douma pour les affaires de la CEI Leonid Sloutski. «La Russie pleure (…) les victimes tombées à Odessa. Ce qui s'y est passé, notamment l'incendie dans la Maison des syndicats, est semblable aux crimes perpétrés par les nazis lors de la Seconde Guerre mondiale. C'est à nouveau Khatyn et Auschwitz», a déclaré l'homme politique russe. Et d'ajouter que la Russie était indignée par la «réaction bienveillante» de l'Occident face aux crimes commis par Kiev. «La violence doit être condamnée et arrêtée», a souligné M.Sloutski. Des Polonais et des Baltes parmi les combattants Des citoyens de Pologne et des pays Baltes (Lituanie, Lettonie et Estonie) reçoivent des passeports ukrainiens afin de prendre part aux combats contre les fédéralistes qui se déroulent dans le sud et l'est de l'Ukraine, a annoncé une source au sein du ministère de l'Intérieur du pays. «[Le ministre ukrainien Arsen] Avakov et [le directeur du Service de sécurité ukrainien Valentine] Nalivaïtchenko ont adressé le 29 avril (…) l'ordre de préparer des passeports ukrainiens pour 300 citoyens polonais et des Pays Baltes», a indiqué l'interlocuteur de l'agence. D'après la source, les «citoyens de ces pays effectuent les fonctions de chefs de guerre et de conseillers d'unités militaires dans les combats contre les militants de la fédéralisation dans le sud-est de l'Ukraine».