L'Italie n'a toujours pas gagné une seule fois de son histoire contre la Croatie, étincelante, qui l'a tenue en échec (1-1) dans un match de très haut niveau, plusieurs fois interrompu à cause de jets de fumigènes des supporteurs croates, dimanche à Milan. Si la Croatie garde la tête du groupe H, elle le doit à son immense talent, et non à son statut de bête noire de la "Nazionale", contre laquelle elle n'a donc toujours pas perdu en sept matches (3 victoires). Dans la course à l'Euro-2016, les joueurs de Niko Kovac devancent l'Italie à la différence de buts ("9 contre "4), les deux équipes comptant 10 points. Ivan Perisic (15e) a très vite répondu à l'ouverture du score d'Antonio Candreva (11e), puis la Croatie a dominé l'ensemble des débats, Perisic manquant sur un contre saignant la balle de match 2-1 (87e). Les damiers rouge et blanc ont imposé des séances impressionnantes de possession de balle, notamment autour de l'heure de jeu, une dizaine de minutes pendant lesquelles les Italiens ont presque uniquement couru derrière le ballon. Antonio Conte ne signera pas une cinquième victoire en cinq matches à la tête de l'Italie, mais le résultat aurait pu être pire. Malgré un premier quart d'heure déjà croate, l'Italie a ouvert le score par Antonio Candreva dans le petit filet (11e) sur une remise en retrait bien sentie de Simone Zaza, qui venait de récupérer la balle après une de ses frappes contrées. Le premier but du Laziale en "Nazionale". Mais la Croatie a tout de suite égalisé par Ivan Perisic d'une frappe éclair passée sous le corps de Gianluigi Buffon (15e). Le but a provoqué quelques débordements dans la colonie croate, forte de plus de 6000 tifosi. Interruption à cause des fumigènes La situation s'est aggravée en fin de match, et l'arbitre, Björn Kuipers, a même dû interrompre la rencontre une dizaine de minutes, à la 73e, à cause des tirs de fumigènes. Malheureusement le plus grand talent sur le terrain, le Madrilène Luka Modric, a dû sortir (28e). Touché aux adducteurs, il devrait être absent des terrains trois semaines, selon l'encadrement de l'équipe croate. Il a été remplacé par le régional de l'étape, Mateo Kovacic, grand espoir de l'Inter Milan. Mais le jeu dalmate n'a guère perdu en fluidité, brillamment orchestré par le Barcelonais Ivan Rakitic. L'Italie a également perdu un joueur au même moment, Manuel Pasqual, remplacé par Roberto Soriano, dont c'était la première sélection. Sur une tête décroisée de Vedran Corluka détournée par Buffon (45e), puis une autre d'Ivica Olic sauvée sur la ligne par Andrea Ranocchia (45e+1), la Croatie aurait pu virer en tête à la mi-temps. Conte a changé ses deux attaquants, Stephan El Shaarawy remplaçant Ciro Immobile et Zaza laissant sa place à Graziano Pellé, et son équipe s'est enfin réveillée, avec une frappe du "Pharaon" El Shaarawy au-dessus de la barre (68e). L'Italie revenue dans la partie, les deux équipes se sont rendu coup pour coup dans un dernier quart d'heure haletant. Dommage que le magnifique spectacle ait été terni par l'épisode des fumigènes.