L'euro repartait en légère hausse face au dollar vendredi, dans une journée marquée par des mouvements en dents de scie, ballotté entre prises de bénéfices sur le dollar et les inquiétudes persistantes sur la zone euro. Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), la monnaie unique européenne valait 1,1835 dollar, contre 1,1795 dollar jeudi vers 22H00 GMT. L'euro était tombé jeudi vers 12H20 GMT jusqu'à 1,1754 dollar, son niveau le plus faible depuis début décembre 2005. La devise européenne baissait face à la monnaie nippone, à 140,40 yens - tombant même vers 16H25 GMT à 140,16 dollar, son niveau le plus faible depuis fin octobre 2014 - contre à 141,15 yens jeudi soir. Le dollar aussi perdait du terrain face à la devise japonaise, à 118,56 yens contre 119,65 yens la veille. Selon des chiffres publiés vendredi, le recul du taux de chômage aux Etats-Unis s'est accéléré en décembre avec de robustes créations d'emplois qui font de l'année 2014 la meilleure depuis 15 ans en termes de nouvelles embauches. Le taux de chômage s'est établi à 5,6% en décembre contre 5,8% le mois d'avant, au plus bas depuis juin 2008. Ces chiffres avaient dans un premier temps permis au dollar de progresser, car "l'économie américaine continue de se renforcer et tous les signes laissent à penser que l'année 2015 sera bonne aux Etats-Unis", commentait Dennis de Jong, analyste chez UFX.com. Ces derniers mois, "le dollar a laminé ses contreparties, et la confiance dans le billet vert va être encore plus renforcées par les chiffres de l'emploi (américain), en particulier alors que les inquiétudes sur la santé de la zone euro montent", poursuivait l'analyste. En effet, le fossé entre l'Europe et les Etats-Unis sur le plan monétaire semblait bien loin de se combler après ces solides chiffres américains. La Réserve fédérale américaine (Fed) fait de l'amélioration marquée et pérenne du marché du travail le déclencheur d'un resserrement monétaire. Cependant, certains analystes relevaient tout de même que le rapport sur l'emploi comportaient des données moins bonnes qu'attendu, notamment le ralentissement de la hausse des salaires et la baisse du taux de participation au marché du travail. Certains cambistes optaient ainsi pour quelques prises de bénéfices sur le billet vert. L'euro restait tout de même affaibli par les perspectives de nouvel assouplissement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) lors de sa prochaine réunion le 22 janvier, pour tenter de relancer une croissance économique anémique et lutter contre les risques accrus de déflation, soulignaient des analystes. "Les chiffres économiques toujours faibles en Europe continuent à nourrir les spéculations selon lesquelles [le patron de la BCE Mario] Draghi introduira une certaine forme d'assouplissement de la politique monétaire à la réunion du 22 janvier", commentaient les analystes de National Australia Bank. La BCE pourrait lancer un vaste programme de rachats d'actifs, dont des obligations de pays de la zone euro en grande difficulté financière, selon les attentes de nombreux cambistes. De tels rachats auraient pour but de stimuler l'activité économique en injectant des liquidités dans le système financier, mais auraient pour effet collatéral de diluer la valeur de la monnaie unique, la rendant moins attrayante pour les investisseurs. Vers 17H00 GMT, la livre britannique se stabilisait face à la monnaie unique européenne, à 78,12 pence pour un euro, et progressait face au dollar, à 1,5151 dollar pour une livre. La livre était tombée jeudi à 1,5035 dollar, son niveau le plus bas depuis mi-juillet 2013. La devise suisse était quasi stable face à l'euro, à 1,2010 franc suisse pour un euro, et progressait face au billet vert, à 1,0146 franc suisse pour un dollar. Le monnaie suisse avait atteint jeudi 1,0217 franc pour un dollar, son niveau le plus faible depuis septembre 2010. La devise chinoise a fini à 6,2087 yuans pour un dollar, contre 6,2141 yuans la veille. L'once d'or a terminé à 1217,75 dollars au fixing du soir, contre 1215,50 dollars jeudi.