Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a estimé hier que la situation se détériorait sérieusement au Yémen, et a appelé à rétablir dans ses fonctions le président Abd Rabbo Mansour Hadi, contraint à la démission sous la pression des miliciens chiites. La situation s'est détériorée sérieusement. Les Houthis (miliciens chiites) ont pris le pouvoir et créé un vide politique (...). Le président Hadi doit être rétabli dans sa légitimité, a dit Ban aux journalistes après un entretien à Ryad avec le nouveau roi d'Arabie saoudite, Salmane Ben Abdel Aziz. Après avoir contraint Hadi et son gouvernement à la démission le 22 janvier, les miliciens chiites, issus de la minorité zaïdite du nord du Yémen, ont progressivement renforcé leur emprise sur le Yémen. Leur coup de force s'est formalisé avec l'annonce vendredi de la dissolution du Parlement et l'installation de nouvelles instance dirigeantes au Yémen, des mesures vivement dénoncées par les partis politiques yéménites, y compris par le parti de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, devenu un allié des Houthis, ainsi que par les monarchies du Golfe, dont l'Arabie saoudite, Washington et le Conseil de sécurité de l'ONU. Ban Ki-moon a dit craindre que les Houthis et l'ex-président Saleh aient sapé le processus de transition, mené sous la conduite du président Hadi et entravé depuis l'entrée des miliciens chiites armés à Sanaâ le 21 septembre. Il est important que nous soutenions pleinement le processus de dialogue, a souligné le secrétaire général de l'ONU, venu à Ryad pour présenter ses condoléances au roi Salmane après la mort le 23 janvier de son demi-frère Abdallah. Il a rencontré d'autres responsables à Ryad, dont le ministre saoudien du Pétrole Ali al Nouaïmi et le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG), Abdellatif al Zayani, dont le groupe a dénoncé comme un coup d'Etat la prise du pouvoir par les Houthis. La situation au Yémen a été le principal sujet que nous avons discuté, a indiqué Ban, ajoutant que son émissaire au Yémen, Jamal Benomar, travaillait très dur pour favoriser à un retour à une transition politique pacifique. Après l'Arabie saoudite, le Secrétaire général de l'ONU est attendu aux Emirats arabes unis où il doit participer aujourd'hui à la 3e édition du Sommet du gouvernement, un forum dédié à l'adaptation des développements technologiques aux services publics.