L'euro dégringolait vendredi face à un dollar porté par un rapport sur l'emploi aux Etats-Unis en février meilleur que prévu et de nature à alimenter les attentes de resserrement monétaire anticipé dans le pays. Vers 14H00 GMT (15H00 HEC), la monnaie unique européenne valait 1,0885 dollar - tombant même vers 13H35 GMT à 1,0871 dollars, un nouveau plus bas en 11 ans et demi - contre 1,1028 dollar jeudi vers 22H00 GMT. L'euro était passé jeudi vers 17H00 GMT sous le seuil de 1,10 dollar pour la première fois depuis septembre 2003. L'euro évoluait encore autour de 1,12 dollar en début de semaine. La devise européenne baissait également face à la monnaie nippone, à 131,52 yens - après être tombée vers 13H30 GMT à 131,18 yens, son niveau le plus faible depuis fin janvier - contre 132,50 yens la veille. Le dollar repartait à la hausse face à la devise japonaise, à 120,80 yens - grimpant même vers 13H40 GMT à 120,92 yens, son niveau le plus fort en trois mois - contre 120,14 yens jeudi. "L'euro est tombé sous 1,0900 dollar après les chiffres meilleurs qu'attendu de l'emploi américain", observait Matt Weller, analyste chez Forex.com. En effet, l'économie américaine a créé bien plus d'emplois qu'attendu en février, avec 295'000 embauches nettes contre 240'000 attendues, un chiffre en nette hausse par rapport à janvier. De plus, le taux de chômage est passé de 5,7% à 5,5% alors que les analystes tablaient sur un repli plus faible à 5,6%. La présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed), "Janet Yellen, va être ravie de voir de nouveaux chiffres solides de l'emploi aux Etats-Unis", commentait Dennis de Jong, analyste chez UFX.com. "L'économie américaine reste la star" un niveau mondial, poursuivait M. de Jong. Ces données étaient ainsi de nature à alimenter les attentes d'un resserrement monétaire aux Etats-Unis mi-2015. En effet, la banque centrale américaine fait de l'amélioration notable et pérenne du marché du travail l'élément déclencheur d'un resserrement monétaire. Une hausse de taux rendrait le dollar plus rémunérateur alors de nombreux investisseurs achètent, à bon compte, du billet vert en pariant sur une hausse de la devise dans les mois à venir. Le fossé entre les perspectives monétaires des Etats-Unis et de la zone euro continuait de se creuser. L'euro souffrait en effet des déclarations du président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, qui a indiqué jeudi que même si les prévisions de croissance et d'inflation ont été relevées pour 2015 et 2016, cela ne servira pas de prétexte pour limiter l'assouplissement monétaire prévu par l'institution de Francfort. Dès lundi, la banque centrale va racheter, à hauteur de 60 mrd EUR par mois, quelques 1140 mrd EUR d'actifs, dont de la dette souveraine, avec pour objectif de relancer les prix et soutenir l'économie, mais cela aura pour effet collatéral de diluer la valeur de la monnaie unique. Ce programme sera conduit au moins jusqu'à fin septembre 2016, mais M. Draghi a réitéré jeudi qu'il pourrait se poursuivre au-delà de cette date, tant que l'inflation ne sera pas de façon pérenne sur le chemin du niveau cible de 2%. Vers 14H00 GMT, la livre britannique progressait face à la monnaie unique européenne, à 71,93 pence pour un euro, atteignant même vers 13H30 GMT 71,82 pence, son niveau le plus fort depuis fin décembre 2007. La livre baissait face au dollar, à 1,5135 dollar pour une livre, tombant même vers 13H35 GMT à 1,5117 dollar, son niveau le plus bas en un mois. La devise suisse montait face à l'euro, à 1,0679 franc suisse pour un euro, mais baissait face au billet vert, à 0,9808 franc suisse pour un dollar, tombant même vers 13H35 GMT à 0,9820 franc, son niveau le plus faible depuis le 15 janvier, date à laquelle la devise suisse était montée à un sommet en trois ans et demi face au billet vert. La devise chinoise a terminé à 6,2631 yuans pour un dollar, contre 6,2662 yuans la veille. L'once d'or a fini à 1196,50 dollars au fixing du matin, contre 1202 dollars jeudi soir.