Les retraités du secteur de l'éducation de la wilaya d'Alger comptent sortir aujourd'hui lundi dans la rue pour observer un rassemblement devant le siège de la direction de l'éducation d'Alger Ouest, sise à Chéraga, pour contester la décision de leur expulsion des logements d'astreinte qu'ils occupent. Réagissant suite à la décision émanant des pouvoirs publics consistant à libérer ces logements en ayant recours à la force publique, les concernés ont décidé de manifester pour dénoncer cette décision qu'il qualifient d'«injuste». «Est-il juste qu'après tant d'années de service et d'occupation obligatoire de nos logements, de décider de nous expulser, de nous jeter à la rue en ignorant les dispositions de la circulaire ministérielle N°95 garantissant aux retraités le droit de demeurer dans le logement qu'ils occupent avec leurs familles tant qu'un logement équivalent ne leur a pas été attribué?, s'interroge le collectif des retraités de l'Education menacés d'expulsion dans une lettre adressée au président de la République. Et d'enchaîner : «L'administration a agi en violation de la règle d'égalité devant les charges et les acquis du service public pour octroyer aux uns et ôter aux autres». Se considérant comme locataires, les contestataires ont souligné que «ces logements ne sont plus à la charge des établissements scolaires, puisque nous nous acquittons de toutes les charges : les compteurs d'électricité, de gaz, d'eau sont à notre nom ; nous assumons également les divers frais d'entretien et de réparations». Ils réclament, en outre, des solutions alternatives, dont l'indexation de leur pension de retraite au coût actuel de la vie. «Les retraites de nos collègues récemment retraités représentent le double au moins de notre pension actuelle, pour une carrière équivalente. Cette augmentation nous permettrait de payer ailleurs un loyer», soutiennent-ils. L'attribution d'une indemnité d'éviction, compensatrice du préjudice matériel que causerait la libération du logement d'astreinte était une alternative suggérée par le collectif qui se dit lésé après tant d'années de service. «Après 40 ans de service et même plus cumulés dans le secteur éducatif, nous attendions légitimement des mesures apportant soutien moral et matériel qui ne fouleraient pas aux pieds notre dignité», dit-on. Pour conclure, les concernés qui se sont réunis en décembre et en mars derniers ont sollicité l'intervention du président de la République en lui demandant la suspension des mesures engagées à leur encontre. 900 retraités au niveau de la wilaya d'Alger sont concernés par cette procédure. Notons que ces nouvelles dispositions ne s'appuient sur aucune loi ou décret puisque jusqu'en 2002, la wilaya d'Alger recevait annuellement du ministère de l'Habitat un quota de 140 logements destinés au relogement des retraités de l'éducation, mais ce dernier quota avait été attribué en priorité aux victimes du séisme de mai 2003.