L'euro montait un peu face au dollar mardi, dans un marché sans grand élan, les cambistes restant prudents du fait d'indicateurs américains décevants et des efforts du nouveau gouvernement grec pour obtenir des soutiens afin de renégocier sa dette massive. Vers 10H50 GMT (11H50 HEC), la monnaie unique européenne valait 1,1354 dollar, contre 1,1343 dollar lundi vers 22H00 GMT. La devise européenne se stabilisait face à la monnaie nippone, à 133,43 yens comme la veille. Le dollar baissait légèrement face à la devise japonaise, à 117,52 yens contre 117,64 yens lundi soir. "Comme le calendrier macroéconomique est peu fourni (mardi), les mouvements des cours devraient être techniques: les investisseurs cherchant à effectuer quelques achats à bon compte", commentait Markus Huber, analyste chez Peregrine & Black. La monnaie américaine avait été affectée lundi par un ralentissement en janvier de l'activité manufacturière aux Etats-Unis, mais ces chiffres n'ont pas suffi à changer en profondeur l'appétit du marché pour le dollar, notaient des analystes. Le dollar était également resté sous la pression de la progression moindre que prévu de la croissance américaine au quatrième trimestre, selon des chiffres publiés la semaine dernière. De plus, les cambistes restaient prudents avant la publication d'indicateurs américains majeurs, dont mercredi les chiffres de l'emploi dans le secteur privé en janvier et surtout vendredi le rapport officiel mensuel sur l'emploi et le chômage dans la première économie mondiale, un indicateur majeur pour jauger la vigueur de la reprise aux Etats-Unis et tenter d'anticiper les prochaines actions de la Réserve fédérale américaine (Fed). La monnaie européenne continuait de souffrir à court terme de la décision le mois dernier de la Banque centrale européenne (BCE), qui doit commencer le mois prochain à inonder le marché de liquidités, à raison de 60 mrd EUR par mois et au moins jusqu'à fin septembre 2016. Ces rachats d'actifs massifs, dont le but est de stimuler l'activité économique au sein de l'Union monétaire, auront pour effet collatéral de diluer la valeur de la monnaie unique. De plus, les investisseurs surveillent toujours la Grèce où le nouveau gouvernement de gauche est en quête d'un sursis pour trouver de nouvelles solutions au problème de l'allègement de sa dette. Les nouveaux dirigeants grecs ont intensifié lundi leur offensive diplomatique visant à rallier des soutiens pour renégocier la dette de leur pays avec la zone euro, un enjeu "lourd de menaces pour l'économie mondiale" d'après Londres. Le monde économique et financier observe avec intérêt et appréhension ces négociations, car leurs répercussions risquent de s'étendre par-delà des frontières de la Grèce, en premier lieu dans une zone euro considérée comme vulnérable. "Il ne fait aucun doute qu'il y a encore beaucoup d'incertitudes sur la Grèce, mais comparé à il y a encore quelques jours, la probabilité d'une banqueroute de la Grèce et d'une sortie de la zone euro ("Grexit") est bien plus faible", commentait Markus Huber. Mais la méfiance des marchés restait palpable. "Syriza (le parti de gauche radicale désormais au pouvoir en Grèce, ndlr) semble vouloir le beurre et l'argent du beurre, en décriant d'un côté la Troïka et en demandant son aide de l'autre", estimait Connor Campbell, analyste chez Spreadex. Par ailleurs, la Banque centrale d'Australie (RBA) a abaissé mardi son taux d'intérêt directeur de 25 points de base, à 2,25%, un niveau jamais vu qui marque son désir de stimuler la croissance économique et peser sur le cours de sa devise jugé trop élevé. La RBA emboitait ainsi le pas à la Banque nationale suisse (BNS) et la banque centrale danoise qui ont le mois dernier pris des décisions monétaires drastiques pour tenter de soutenir leur économie face à une Fed qui se rapproche d'une hausse de ses taux d'intérêt et une BCE qui, à l'inverse, a assoupli sa politique monétaire. Vers 10H50 GMT, la livre britannique se stabilisait face à la monnaie unique européenne, à 75,39 pence pour un euro, et progressait face au dollar, à 1,5058 dollar pour une livre. Le franc suisse montait face à l'euro, à 1,0502 franc pour un euro, ainsi que face au billet vert, à 0,9250 franc pour un dollar. L'once d'or valait 1281,89 dollars, contre 1272,50 dollars lundi soir.