Devant les besoins croissants de la population, les autorités publiques misent désormais sur la production locale à défaut d'avoir recours à l'importation de la poudre de lait. Pour ce faire, la stratégie élaborée en la matière permettra, selon le département de Rachid Benaïssa, de garantir et de renforcer la sécurité alimentaire. Dans un communiqué de presse transmis hier à notre rédaction, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural tient à rappeler les objectifs escomptés en la matière, surtout en cette période de crise économique nécessitant plus que jamais une gestion rationnelle des ressources financières. «Dans le cadre de la mise en œuvre des programmes d'intensification des productions agricoles, qui permettra sur la période 2009-2014 un accroissement de l'ensemble de la production agricole de 8,33% (en moyenne annuelle), l'on prévoit une production de 3,2 milliards de litres de lait, soit plus de 7,7% en moyenne annuelle», lit-on dans ce document qui a énuméré toutes les actions entreprises pour l'essor de la production locale. Si la production de lait enregistrée entre 2004 et 2008 était de 1,9 milliard de litres, l'on prévoit d'atteindre à l'horizon 2014 une production de 3,2 milliards de litres, soit une augmentation de l'ordre de 1,3 milliard de litres en cinq ans. Cet espoir est suscité par le taux de production atteint en 2008, à savoir 1,6 milliard de litres de lait de vache sur une production totale toutes espèces confondues de 2,2 milliards de litres. Le communiqué du ministère nous apprend que cette quantité provient d'un effectif de vaches laitières de 893 000 têtes, dont 243 000 BLM (bovin laitier moderne). S'agissant de la collecte de lait cru de vache, elle a approché en 2008 les 200 millions de litres, soit près de 12% de la production de lait à collecter. Un programme quinquennal Le programme de développement quinquennal (2009-2014) consacré spécialement pour la filière lait comprend, entre autres, un plan d'accroissement des effectifs de vaches laitières de 296 000 têtes, dont 123 000 BLM, ainsi que l'augmentation des superficies réservées aux fourrages de plus de 900 000 ha, dont 180 000 ha en irrigué contre 450 000 ha disponibles actuellement. Cette politique consiste également en le lancement d'un programme de développement de transfert d'embryons et d'insémination artificielle, de mise à niveau des étables et d'un développement conséquent des réseaux de collecte et l'organisation de la filière. La mise en place d'un fichier national des éleveurs et des collecteurs afin d'assurer la traçabilité de la production et l'évaluation de la qualité des laits produits est également en préparation. Le ministère rappelle que la convention spécifique signée en février entre l'Onil et les laiteries vise à mieux organiser la filière. En ce sens, les paiements des subventions et des primes seront réglés par l'Onil sur un compte bancaire spécial ouvert auprès de la BADR.